Le projet des dépôts de matériaux d'excavation est mis à l'enquête.
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La mise à l'enquête publique jusqu'au 2 mai des dépôts pour matériaux d'excavation ou DMEX de "La Pouse", "La Pralie" et "Champs aux Priaux", sur la commune d'Arnex, crée l'ire des riverains. Ce projet, dont on trouve les premières traces en 2010, a fait l'objet de nombreuses remarques lors de plusieurs séances du Conseil général et d'une information publique pour la population en janvier. Sans oublier qu'en juin 2013, suite à une résolution d'un élu, les conseillers se sont prononcés à la quasi totalité sur le rejet dudit projet.
Remarques de la part de la Municipalité
"Il s'agit d'un Plan d'affectation cantonal (PAC), il n'y a aucune compétence municipale. Le canton a décidé la zone, le PAC a passé par tous les services cantonaux et les propriétaires ont donné leur accord" , relève Didier Zumbach, municipal en charge du dossier. Il complète que la Municipalité va faire des remarques à l'encontre de ce PAC. "Nous les ferons à trois, vu que Denis Kupferschmid, municipal anciennement en charge du dossier s'est récusé, en tant qu'habitant du quartier de La Pouse et voulant défendre ses intérêts, tout comme le syndic Christian Graf, propriétaire d'un des terrains concernés. Actuellement, en cours de rédaction, les remarques sont liées à la sécurité. De plus, vu un projet d'une DMEX à Crans, nous voulons aussi être sûrs que les camions ne passeront pas par notre commune." Et de conclure que comme il s'agit d'un projet d'affectation cantonal, le Canton traitera toutes les oppositions, la commune ne maîtrisant pas le dossier.
Outre les remarques, ayant valeur d'oppositions, provenant de la Municipalité, d'autres oppositions se dessinent: une émane de l'Association "Eysins Bouge" qui s'insurge entre autre contre l'engorgement du trafic dans le centre du village d'Eysins. Et l'Association pour un développement responsable d'Arnex-sur-Nyon et alentours (ADRA) s'oppose également à ce projet DMEX. "En tout premier lieu à sa démesure" , martèle son président Pascal Berney. Il explique que ADRA a été créé mi-février dans le but de défendre l'information, la mobilisation et l'organisation du droit de recours dans l'esprit de la résolution votée au Conseil général le 25 juin 2013 demandant le rejet du projet. Pascal Berney ajoute que la superficie des trois lieux-dits avoisine 28 hectares, une fois et demi de plus que le territoire, habitat et infrastructures, de la commune. "Ce projet représente dix années d'exploitation, une durée d'une pénalité invraisemblable, et une volumétrie de 1 million de m 3 de matériaux. Et après, toujours une démesure avec vue et paysage désolants. Une réalisation qui profitera aux propriétaires fonciers qui seront dédommagés. Je comprends le besoin du canton, mais pas cette démesure!"
Une demande d'accès autoroutier via l'aire de la Pierre Féline n'a pas obtenu l'aval de l'Office fédéral des routes pour des raisons de sécurité et de fluidité du trafic.
Adoption du plan par Jacqueline de Quattro
Interrogé, Jean-Daniel Dubois, géologue auprès de la Direction de l'environnement, respecte le ressenti et la préoccupation des habitants. "Il faut savoir que depuis une dizaine d'années, nous connaissons un problème avec ces matériaux d'excavation. Ils ont passé de 1 million de m 3 à 1,8 million par an. Chaque année, il faut trouver une destination à ces volumes et aller au plus proche de zones de production pour limiter le trafic. " Et de conclure qu'à l'issue de l'avis d'enquête, le secrétaire général de Jacqueline de Quattro auditionnera les opposants et ensuite c'est la conseillère d'Etat elle-même qui prendra la décision d'adopter ou pas le plan.