L'oeuvre en cuivre plus que centenaire a été dévissée de son socle lundi après-midi.
Il ne reste plus que le piédestal en pierre. Le buste du compositeur nyonnais Louis Niedermeyer (1802-1861) a disparu lundi, probablement en fin d'après-midi. Depuis 1991, il avait trouvé place dans le parc près de la maison (ex-villa Kocher) au bord du lac, à Nyon, qui est aujourd'hui le siège de l'association éponyme.
Edouard Garo, coordinateur de l'Association Niedermeyer juge ce geste "pitoyable". "C'était du cuivre pur, forcément c'est tentant. Il s'agit d'une oeuvre d'art d'une valeur inestimable qui disparaît ainsi et que la Ville était fière de posséder pour tout ce qu'elle représentait au titre du patrimoine immatériel, notamment musical , commente Edouard Garo, très touché par cette perte. Si on peut attraper les malandrins avant qu'ils ne fondent le buste, ce serait bien. Ils n'en tireront pas grand-chose, la quantité de cuivre est faible. J'espère que l'article permettra de récupérer l'objet"
En s'apercevant du larcin hier matin, le coordinateur a alerté la gendarmerie. C'est désormais à la Ville, propriétaire du buste, de se manifester et de déposer plainte.
Un témoignage pour Nyon
Le buste avait été offert à la Ville par Louis-Alfred Niedermeyer, fils du pédagogue, en 1893. L'inauguration avait donné lieu à une immense fête le 10 juillet avec quelque 400 invités. Le syndic Louis Bonnard, dans son discours, promettait de préserver ce monument en l'honneur d'un musicien prestigieux qui était né à Nyon. Les chorales de la région avaient interprété des airs du Nyonnais, tandis que le photographe Kunz - dont les photos ornent la salle des mariages au château de Nyon - immortalisaient l'événement.
A l'époque, et durant nonante ans, Louis Niedermeyer contemplait le lac - titre d'une de ses oeuvres - devant la maison de l'aviron, non loin de la demeure où il est né. Sans parler de malédiction, il semble que la figure de Niedermeyer soit abonnée aux mésaventures. "A ma connaissance, il y a trois bustes du Nyonnais: celui qui vient de disparaître, un autre en pierre qui a brûlé lors de l'incendie du Grand Théâtre à Genève et un troisième qui se trouve à Paris, relève Edouard Garo. CONTESSA PINON