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Une femme reprend la ferme

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Gabriella Salvadori succède à Bernard Delessert aux Pralies.

info@lacote.ch

Très impliquée et active sur les lieux depuis sept ans déjà, la Nyonnaise Gabriella Salvadori reprend de façon officielle l'exploitation de fruits et légumes d'Arnex. Si Bernard Delessert reste le propriétaire des lieux, il donne aujourd'hui carte blanche à une femme alliant force et discrétion. Gabriella Salvadori revient avec modestie sur son parcours, influencé dès sa petite enfance.

"C'est ma grand-mère italienne qui m'a appris à apprécier la bonne cuisine, toute simple mais à base de produits frais du lieu. Alors que j'étais encore toute petite, en Ligurie, mes grands-parents m'emmenaient avec eux au marché, chez le maraîcher du coin et chez de petits producteurs , se souvient-elle avec plaisir. Ici, avec le développement des grandes surfaces, ce type de contacts humains s'est un peu perdu" , regrette-t-elle.

Visant d'abord des études en biologie, Gabriella Salvadori achève une maturité scientifique, puis s'oriente finalement vers un apprentissage en cuisine, suivi de l'école hôtelière. Après quelque treize années passées aux fourneaux, le besoin de changer d'environnement se faisant sentir, la jeune femme commence peu à peu à faire sa place à la ferme des Pralies, d'abord en tant que cliente, puis comme employée. "Bernard Delessert cherchait quelqu'un. Ce fut un heureux hasard. J'ai commencé par donner un coup de main, puis progressivement je suis restée" , explique-t-elle.

Une nouveauté tous les jours

Depuis sept ans, Gabriella Salvadori travaille sans relâche à faire les semis, repiquer, planter, désherber, récolter. Elle procède aussi à la rénovation du magasin. Son expérience en cuisine l'aide à résister au stress. Car la gestion de l'exploitation demande beaucoup de forces et d'attention. "On est constamment aux petits soins, à veiller à la météo, à ouvrir ou fermer les serres, à doser les arrosages" , précise-t-elle. Fascinée par la nature en général, et ne cachant pas son goût du travail, Gabriella Salvadori ne se plaint pas, bien au contraire: "C'est gratifiant tous les jours, car il y a toujours une nouveauté. Le seul fait de voir comment une graine récoltée, puis semée, se met à pousser me laisse encore aujourd'hui abasourdie. Depuis la graine, tout est possible" , enchaîne-t-elle, les yeux brillants.

Outre la production de nombreuses variétés de fruits et légumes, la jeune femme développe depuis quelques années les conserves maison, réalisées en cuisine sur place, toujours à base des fruits et légumes du domaine. Sensible à la question de la sauvegarde de l'environnement, Gabriella Salvadori maintient avec conviction et engagement une culture dénuée de tout traitement chimique. "Je voudrais montrer que des solutions existent et qu'elles sont réalisables au quotidien" , souligne-t-elle dans un souci de conscientiser le consommateur.

Légumes exotiques aussi

Si l'objectif principal reste la promotion du goût et de la biodiversité, les façons d'y parvenir sont autant de projets stimulants pour la nouvelle exploitante. Ainsi, développer un réseau en s'alliant à d'autres producteurs, créer un lieu vivant d'échanges en multipliant les événements tels que dégustations et démonstrations et, pourquoi pas, manifestations artistiques, sont les nouveaux chevaux de bataille de Gabriella Salvadori. Ouverte à la cuisine du monde, la nouvelle exploitante du domaine n'hésite pas à rapporter de nouveaux produits ou recettes de ses voyages pour les intégrer dans ses cultures ou ses préparations et les faire partager aux clients. Une partie des serres est d'ailleurs consacrée aux légumes et condiments exotiques.

La ferme des Pralies fonctionne sans subvention. "Une vraie gageure quotidienne de vivre de cela. Heureusement, les clients fidèles qui viennent tout au long de l'année nous font vivre" , précise Gabriella Salvadori, qui encadre aussi les jeunes étudiants venus donner un coup de main. "Je suis très exigeante. Les jeunes doivent apprendre rapidement, s'adapter et avoir une vision globale des tâches" , précise-t-elle.

Chacun en effet est amené à s'occuper aussi bien des cultures que du magasin. Pas question donc de tomber malade pour la gérante d'une exploitation si diversifiée. Si quelques loisirs sportifs aident au maintien de sa forme, les chats qui ronronnent autour des étals offrent de vrais instants de détente à la jeune femme. Les félins, souvent lovés au fond des caissettes à légumes vides, attendrissent d'ailleurs aussi les clients, et font oublier un peu les conséquences fâcheuses d'un été pluvieux sur les tomates si convoitées...



SOPHIE ERBRICH

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