Ce matin, un père, médecin de famille a été condamné à une peine privative de liberté de 18 mois avec 3 ans de sursis. Il a été accusé d'attouchements sexuels sur sa cadette d'une part, et de ne pas avoir donné suite aux plaintes de sa fille qui dénonçait le comportement inadéquat de son frère.
C’est une peine jugée plus sévère qu’à l’accoutumée qu’a annoncé, hier, la présidente du tribunal pénal de La Côte, à Nyon. Grégoire*, un médecin de famille, père de 7 enfants qu’il a eu avec ses deux premières femmes, a été condamné à une peine privative de liberté de 18 mois avec un sursis pendant 3 ans. Il doit aussi verser à la plaignante, sa fille Sonia*, 10000 francs, plus les intérêts, pour tort moral. «Je suis ravie que la parole de ma cliente ait été prise en considération et que celle-ci a été reconnue dans sa souffrance. Cet aspect est très important pour elle», a réagi son avocate, Me Mathilde Bessonnet.
Entre 2007 et 2011, Gregoire a régulièrement touché les fesses et les seins de sa cadette (lire «La Côte» du 18 août). Il n’est pas non plus intervenu quand Sonia s’est plainte des agissements similaires de son frère, qui lui a déjà reconnu une partie des faits, l’affaire étant en cours devant le tribunal des mineurs.
Ce matin, la cour a déclaré être convaincue par la réalité des faits, car les déclarations de Sonia n’ont pas varié et que si elle ne les a pas dénoncé plus tôt, cela ne réduit en rien la crédibilité de sa fille qui se sentait perdue. La présidente a déclaré que la version du père n’est pas crédible car n’a cessé de changer. Lors de la première audition, il a nié les faits. Par la suite, il a reconnu que ses mains sur les fesses étaient des tapes d'encouragements, tout comme ses phrases "t'es pas mal" et "ta paire de miches, ça commence à devenir pas mal". La présidente a relevé que la soeur et la demi-soeur de la plaignante ont évoqué des faits similaires, que le père avait des mains baladeuses. Les deux filles n'ont pas considéré qu'il s'agissait d'attouchements sexuels, même si cela les a gêné sur le moment. «La culpabilité de Grégoire est importante, rien n’excuse son comportement détestable», a souligné la présidente du tribunal. Selon la cour, les gestes du prévenu ne peuvent qu'avoir une connotation sexuelle.
L’accusé a annoncé, par le biais de son avocat, qu'il déposera une déclaration d’appel. S'il reconnait avoir mis la main aux fesses et aux seins de sa cadette, il maintient n'avoir jamais eu des intentions sexuelles derrière, ni n'avoir omis de protéger sa fille, aujourd'hui âgée de 17 ans.
*Prénoms d'emprunt
Fabienne Morand