La 30 e édition du Festival des arts vivants s'est achevée samedi soir. Malgré le LunaClassics et les températures peu estivales, les organisateurs annoncent un nombre de spectateurs constant.
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Finie la parade. La 30 e édition du Far, avec ce fil rouge de la déambulation, s'est achevée samedi soir dans la même fraîcheur qui a marqué les dix jours de festival. Ce bémol de la météo a eu pour conséquence de rendre souvent la cour de l'Usine à gaz clairsemée après les spectacles, alors que "c'est un moment de rencontre précieux entre artistes, public et organisateurs", souligne la directrice Véronique Ferrero Delacoste. Mais cette fraîcheur ambiante n'a pas eu de conséquences sur le nombre de spectateurs pendant les représentations qui ont souvent fait le plein, ou presque. Le taux de fréquentation annoncé est identique à celui de l'année dernière: 89%.
Pour la directrice Véronique Ferrero Delacoste, cette édition est un succès. "Il n'y a pas eu moins ni beaucoup plus de spectateurs que les autres années" , commente-t-elle. L'équipe annonce un total de 3200 festivaliers durant dix jours, auxquels s'ajoutent les passants qui ont assisté aux deux représentations de "La parade moderne", du duo Clédat et Petitpierre, dans les rues nyonnaises. Ce nombre est estimé à 2000 personnes.
Par contre, le bureau ne communique pas le nombre d'entrées payantes comptabilisées avec le tarif unique de 15 francs testé pour la première fois cette année. Une politique qui sera reconduite à l'avenir.
Participatifs et itinérants
Parmi la vingtaine de projets artistiques présentés, dans dix lieux de Nyon et des alentours, les représentations de "Listen to the brass night", de Massimo Furlan, qui mettaient en scène la fanfare de Mont-sur-Rolle, ont été un des points forts. Ce périple à bord du Nyon-Saint-Cergue faisait écho à une expérience similaire, proposée par le même metteur en scène, en 2004. Cette fois, l'expérience reposait sur un défilé de musiciens, en pleine nature, que le public pouvait suivre depuis le petit train rouge. Tous les ingrédients qui ont donné la couleur de cette édition anniversaire étaient réunis dans cette échappée nocturne: participation du public (avec un cortège à pieds entre Arzier et Bassins); mélange des spectateurs (habitués du Far et amis de la fanfare) et confusion entre réalité et spectacle (avec un vrai défilé teinté de rêve).
Autre succès pointé par la programmatrice, la performance "All ears", de la Néo-Zélandaise Kate McIntosh, invitait le public à créer lui-même la bande-son du spectacle. "Radio Amazonie", du photographe suisse Yann Gross, faisait découvrir la rivière du Cossy aux spectateurs, bottes aux pieds et pieds dans l'eau. Et "Wilis", de la chorégraphe lausannoise Nicole Seiler, embarquait le public en bus, direction la forêt de Bonmont pour une expérience mêlant son et lumière.
A noter aussi que douze créations faisaient partie de la vingtaine de projets présentés. "C'est une prise de risque , rappelle la directrice. Et elles ont toutes été réussies. Le spectacle d'ouverture "Parade et par amour", de Marco Berrettini, était une expérience. Dans ce genre de projets, le processus de création est aussi important que le résultat."
Reste que la directrice est ravie de l'ambiance de fête, de rassemblement, qui a régné pendant dix jours. Elle qui s'était donné cinq ans de transition pour rajeunir et renouveler le public, se réjouit de constater que le changement semble être en route.
CECILE GAVLAK