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Symbiose rythmée du son et de l'image

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La dixième édition du JVAL Open air sera lancée ce soir avec Nut Nut, duo audiovisuel genevois.

info@lacote.ch

L'univers de Nut Nut est en constante évolution. Rencontre avec deux artistes complémentaires.

Nut Nut, c'est une artiste sonore et une artiste visuelle. Comment fonctionne cette synergie?

Sophie Le Meillour: J'ai des idées de matériaux que je vais utiliser, de couleurs en fonction des compositions de Julie. Pour un clip vidéo ou un live, des images vont venir à moi et on va ensuite tenter de créer une symbiose entre les deux, pour que ça soit synchronisé et cohérent au niveau des nappes sonores. Le but est que cela se retranscrive dans le visuel, pour qu'il apporte une profondeur à la musique et la mette en volume.

Julie Semoroz: C'est l'histoire d'une amitié et de personnes dont on admire les univers respectifs avant tout. Personnellement, je suis avec intérêt le travail de Sophie, son travail de VJ, mais aussi maintenant sa collaboration avec des danseurs. Elle a tout un univers de projections vidéo mais aussi de dessins. Et inversement, je pense que Sophie est bercée par ma musique... En fait, ce sont deux univers qui se croisent.

La musique est aussi importante que le visuel?

J.S: Oui, clairement. Dans le projet Nut Nut, c'est arrivé deux fois que je joue sans le visuel, mais le but est de jouer avec. Sophie est souvent en voyage et a d'autres projets, on va donc essayer de trouver des solutions visuelles lorsqu'elle est absente.

Julie, vous avez suivi une formation visuelle aux Beaux-Arts, non? Cela influe-t-il sur votre composition?

J.S: Oui, j'ai toujours eu une culture visuelle et je fais de la photo/vidéo. J'amène aussi souvent des photos de mes voyages à Sophie. On échange donc beaucoup sur le visuel.

Je travaille aussi pour un performer, Yann Marusich, où la lumière est importante. Mais dans le projet Nut Nut, Sophie a carte blanche, je la laisse complètement gérer le visuel et fabriquer son univers, sans l'orienter. C'est elle qui est la cheffe (rires) .

Et dans l'autre sens, la musique de Julie influence le visuel de Sophie?

S.LM: Comme on est amies, on partage beaucoup de choses et de liens, dans la musique comme dans le visuel. Donc oui, on s'influence d'une certaine manière. Julie compose la musique comme elle veut, mais après on va se donner des conseils et des idées que ce soit dans la musique et dans la vidéo. Je cherche évidemment des sons qui pourraient influencer le projet et l'enrichir.

Vous ouvrez la dixième édition du JVAL jeudi, à 20h. Il ne fera donc pas encore nuit, difficile pour projeter des images...

S.LM: Oui, à moins qu'on me donne des écrans LED, mais ça ne sera pas le cas (rires) . Je suis partie sur du noir et blanc. J'ai prévu une décoration avec des dessins et un costume en origami. Ensuite, il y aura quatre barres de LED que je vais positionner autour des musiciennes pour les suivre visuellement et de manière lumineuse. Le but est de créer un motif adapté aux mouvements des chansons.

J.S: On va trouver des solutions sur place, c'est modifiable selon le contexte... Et on a déjà joué deux fois dehors, en pleine après-midi.

Ça vous demande donc de chaque fois vous adapter au lieu...

S.LM: Exactement. Et surtout très rapidement, car on fait des premières parties, donc le temps est limité. Pour les écrans vidéo, j'ai chaque fois différentes options et j'adapte en fonction du lieu ou de la salle.

J.S: C'est toujours un challenge, on ne peut pas toujours faire ce qu'on veut. Comme dans le cas du JVAL, ce soir, il va falloir trouver la solution.

Pour votre EP "Wonderland", sorti en janvier passé, vous aviez pris une autre option: celle de vous entourer d'autres musiciens.

J.S: En commençant Nut Nut, nous sommes restées ouvertes. D'ailleurs, je serai accompagnée d'une musicienne ce soir, qui complètera mon travail avec des loopers (ndlr: machines permettant d'enregistrer des couches successives de voix ou d'instruments) et apportera sa voix, mais aussi de la guitare et de la batterie.

Pour "Wonderland", ce sont des musiciens qu'on appréciait et que nous avons rencontrés sur notre route. La manière de bosser de ce collectif neuchâtelois, The Fawn, m'a beaucoup influencé. Le but de l'EP a été de s'enfermer 2-3 jours et de travailler à fond pour voir ce que cela allait donner, notamment avec d'autres musiciens. Puis de faire deux concerts uniques avec eux.

S.LM: L'expérience était aussi enrichissante pour eux. Le batteur, par exemple, vient du hard rock et a du s'adapter à un univers plus doux.

De quoi sera faite l'année qui vient pour Nut Nut?

S.LM: Je vais partir en voyage trois mois cet hiver et pense à une installation autonome, par dessins ou lumière, qui pourrait être animée par notre ingénieur du son quand je suis absente. J'ai aussi l'intention de créer des clips à distance.

J.S: On a une résidence de 5 jours en septembre à L'Abri, à Genève, où l'on pourra expérimenter, entourées par d'autres musciens. Je fais aussi la musique du performer Yann Marussich, avec lequel on va tourner au Brésil. Le voyage risque d'influencer ma musique très calme, avec des nouveaux instruments. Et Sophie va nous ramener plein de belles photos d'Australie pour le projet. Nut Nut est en constante évolution.



PROPOS RECUEILLIS PAR SYLVAIN BOLT

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