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Le Ministère public renonce, les juges peuvent encore trancher

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Le procureur abandonne son accusation à l'encontre d'un moniteur d'arts martiaux accusé d'abus sexuels.

"Je n'arrive pas à trancher. Je ne sais plus qui croire, qui du prévenu ou de la victime ment. Je partage avec vous mon doute et j'abandonne l'accusation." Coup de théâtre inattendu hier soir, peu après 19h, dans une des salles du Tribunal correctionnel de l'arrondissement de La Côte, à Nyon. Olivier Jotterand, procureur, admettait sans fard - et avec regret pour celui qui disait la vérité - que l'audience du jour ne lui avait pas permis de faire toute la lumière sur le procès qui mettait en cause un moniteur d'arts martiaux et directeur sportif dans un club basé sur La Côte, accusé d'abus sexuels sur une de ses élèves, alors âgée de 17 ans. Les faits remontent à 2008 ou 2009. Le prévenu aurait profité d'un moment de détresse psychologique de la jeune fille - qui venait de se disputer avec ses parents - pour avoir une relation sexuelle avec elle.

Le représentant du Ministère public a conclu à l'abandon des charges qui pesaient sur le prévenu, au motif du bénéfice du doute, précisant que la cour pouvait quand même décider de condamner le moniteur d'arts martiaux. Olivier Jotterand s'est toutefois fendu d'une petite leçon de moralité, ajoutant qu'il espérait que celui ou celle qui n'avait pas trouvé le courage de dire la vérité passerait une très mauvaise nuit.

Cet aveu d'impuissance à faire la lumière sur la vérité des faits a mis un point final à une journée d'audience interminable qui a vu s'affronter les versions contradictoires du prévenu et de la victime, chacun campant sur ses positions - le prévenu niant avoir eu une relation sexuelle avec son élève, tandis que cette dernière maintenait ses accusations. Deux versions contradictoires et au final "un véritable sac de noeuds" , selon l'expression du procureur lui-même, que le défilé des sept témoins n'a pas réussi à démêler, ajoutant parfois de la contradiction à la contradiction. Plusieurs témoins ont en effet fait l'éloge du moniteur de karaté et de ju-jitsu, le décrivant comme étant droit, intègre et honnête. A sa charge, néanmoins, une précédente affaire pénale. Alors qu'il vivait en couple et qu'il était père d'un enfant, le prévenu s'est, de son propre aveu, "laissé séduire par une élève" , avec qui il a eu une relation sexuelle orale. Ce qui a fait dire au procureur que le prévenu était "prêt à coucher avec une jolie fille si elle lui plaisait."

Olivier Jotterand a jugé la version de la jolie fille en question "crédible" . Et pourtant, là aussi, certains témoins ont semé le doute, notamment une ancienne amie de la victime qui l'a décrite comme étant manipulatrice et capable de "mentir facilement, surtout si elle peut en tirer un avantage." JOL


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