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Des drones au service du vignoble

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Pour mieux connaître les composants d'un sol, le chef de culture du château de Châtagneréaz a fait appel à des drones. L'expérience est menée avec Changins et une société privée.

info@lacote.ch

"Les précurseurs du développement et de la technologie ne proviennent pas uniquement de la Silicon Valley" , se plaisait à dire Philippe Schenk lors de la présentation d'un projet innovateur réunissant trois entités de la région: le château de Châtagneréaz, Changins et l'entreprise SenseFly qui développe des drones à usage civil.

Pierre-Olivier Dion-Labrie, chef de culture du domaine appartenant à Schenk SA au coeur du vignoble de Mont-sur-Rolle, souhaitait mieux connaître les caractéristiques des sols qu'il entretient afin de les valoriser au mieux, d'avoir des cultures plus performantes et d'améliorer encore la qualité du vin. C'est dans cette optique qu'est né un partenariat public et privé débouchant sur un projet innovateur.

Rigueur des observations

Si les informations concernant la nature des sols étaient basées jusqu'à ce jour sur des études géologiques manquant parfois de précision, l'assistance du drone ouvre des perspectives exceptionnelles. L'engin, baptisé eBee, se présente sous la forme d'une aile volante d'une envergure de 96cm. Il ne pèse que 700 grammes, se lance à la main et ne fait pas de bruit. Il est équipé d'un appareil photographique de haute résolution et de toute une technologie lui permettant d'être autonome après avoir été programmé. Chaque mètre carré d'une parcelle peut être photographié très précisément en 2D ou en 3D. Grâce à un logiciel, les clichés sont ensuite rassemblés en une seule image contenant toutes les informations souhaitées. L'aide est précieuse pour le vigneron du domaine qui disposera d'indications telle que la teneur en eau d'une parcelle ou son taux de chlorophylle, par exemple.

Un travail minutieux et adapté

Les premières observations des 13,5 hectares de vignes du château ont déterminé qu'il y avait 13 types de sol. Le spécialiste doit tenir compte de l'importance de cette diversité tout en prenant en considération l'influence des microclimats qui diffèrent sur les parcelles. Les images aériennes permettent donc d'affiner la cartographie existante. L'outil devrait faciliter les choix du vigneron en matière de cépage ou de porte-greffe pour que tout soit judicieusement adapté à son terroir. "Nous entrons dans la viticulture de précision. Les informations récoltées nous facilitent la gestion de nos interventions. Nous devrions y gagner en temps et en argent, tout en préservant au mieux l'écologie. Les traitements pour la lutte phytosanitaire seront beaucoup plus précis. Nous allons aussi pouvoir cueillir le raisin sur les différentes parcelles au moment où la maturité est la plus opportune. Dorénavant, nous allons butiner au sein de nos terroirs" , plaisante Pierre-Olivier Dion-Labrie.

Conrad Briguet, directeur de Changins est ravi. Après avoir mené une étude sur les terroirs vaudois, il est en mesure de poursuivre ses recherches à l'échelle du domaine voire de la parcelle: "Changins a aussi pour vocation de devenir le partenaire d'innovations. Nous sommes comblés: entre une exploitation viticole et une entreprise scientifique spécialisée dans le domaine des drones, nous avons un partenariat de rêve!", se réjouit-il.


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