"Commande" de Philippe Wicht.
"Commande"
Ce soir et demain, 19h (60').
Esp'asse, route de l'Etraz 20.
Est-ce une ode à Andy Wahrol, cette "Commande", création demandée par le Far au jeune comédien Philippe Wicht? Peut-être. Ce qui est certain, c'est que l'ombre du maître du Pop Art plane sur le spectacle. Une création qui ne manque pas de mordant et qui laisse un arrière-goût de surprise, tant la logique produite devant le parterre plutôt bien fourni de la salle de L'Esp'asse surprend par sa prise de risque. Interaction oblige, puisque Philippe Wicht a voulu jouer intentionnellement de ce dialogue avec le public. On le sait, cette interaction peut être un exercice dangereux où le spectateur peut se sentir agressé. Néanmoins, force est d'admettre que le quatuor qu'il forme avec Marinka Limat, étonnante de force, Julia Perazzini troublante de talent, et Christophe Jaquet, plutôt bon dans sa chorégraphie rappelant étrangement un certain Elvis Presley, défendent ardemment cette "Commande".
Au total 16 tableaux, lancés tels des fusées du 1 er août qui éclatent en un bouquet de références prestigieuses. Des références qui ont peut-être encore les défauts de la jeunesse de Philippe Wicht, (il est né en 1987), mais qui ont l'avantage d'avoir la fraîcheur du talent. En effet, ce jeune comédien qu'est Philippe Wicht a passé une année à la Paz en Bolivie pour y suivre des stages de mouvement et de théâtre populaire de rue. Un rappel évident lorsque déguisé dans un fantasque costume qu'on devine avatar du folklore Bolivien, le jeune comédien éclate à la scène dans le dernier tableau. Il vient soutenir une prestation d'ensemble qui ne manque pas de goût. DANIEL BUJARD