La Municipalité veut installer des bornes pour recharger les batteries de ce type de véhicules. Une demande qui n'est pas prioritaire pour des élus de droite.
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Assurément la demande de crédit de 119 322 francs que vient de formuler la Municipalité dans le cadre d'un préavis pour l'installation de deux bornes de recharges pour voitures électriques va faire débat. Cette proposition répond à un postulat de la conseillère communale Bernadette Nelissen déposé en avril. L'autonomie de ce type de véhicule étant de 150 km, l'élue des Verts estimait cette demande d'autant plus justifiée que dans dix ans, 10% du parc de véhicules serait électrique. Elle ajoutait une autre précision: un plein d'électricité coûte environ 3 francs.
La Municipalité de Nyon commence à bien connaître la question puisqu'elle a déjà installé deux équipements de ce type pour les scooters au débarcadère et à la gare. Dans sa réponse à la demande de Bernadette Nelissen, elle envisage une borne sur le parking de Rive-Ouest et une autre sur celui du Petit-Perdtemps. Au total, quatre places de parc seraient réservées pour ce projet élaboré avec les produits de l'entreprise GrennMotion. Les usagers pourront payer soit à l'aide d'une carte à prépaiement établie par cette société, soit directement avec leur carte bancaire. Histoire d'éviter des voitures ventouses qui occuperaient indûment des places de parc, le temps de recharge maximal autorisé sera de trois heures à Petit-Perdtemps et d'une heure à Rive-Ouest.
Jeu de piste pour trouver des bornes
Toujours est-il que dans le cadre des discussions autour de ce dossier, la Municipalité pourra compter sur le soutien indéfectible du Vert'libéral Laurent Miéville. Ce conseiller communal conduit régulièrement une voiture électrique. Du coup, il connaît par coeur l'implantation des bornes publiques du canton, et la plus proche de Nyon, dit-il, se trouve à Gland... sur le domaine privé d'Eikenøtt! Et dans ces conditions, mieux vaut préparer ses trajets pour éviter des galères. Ainsi, mardi dernier, cet élu qui est également député au Grand Conseil a dû charger à cinq reprises son véhicule pour faire un aller-retour Nyon-Lausanne. "Ma voiture a trois ans et elle se recharge très lentement" , explique-t-il, ajoutant que les nouvelles autos sont plus performantes: il est possible d'avoir 80% de la capacité de la batterie en trente minutes. Il espère surtout que si Nyon franchit cette étape, d'autres communes de la région suivront.
L'UDC Sacha Soldini a lui aussi testé ce type de véhicule. "C'est formidable" , commente-t-il, mais, nuance-t-il, il a rechargé sa batterie chez lui. "Cet équipement ne profitera pas aux Nyonnais. A l'heure où l'on demande à la Municipalité de prioriser ses projets, celui-ci est prématuré" , déclare-t-il.
Pour sa collègue du Parti libéral radical Roxane Faraut-Linarès, une entreprise privée aurait dû être le moteur de cette initiative. "Ce n'est pas aux collectivités publiques de prendre en charge ce type d'équipement. C'est un investissement important pour quelque chose de confidentiel" . Au passage, l'élue regrette que 4 places de parc soient supprimées...
Un service rendu à la population
Si l'installation des bornes pour les scooters avait été pilotée par le Service de la mobilité, cette fois-ci se sont les Services industriels (SI) qui sont en première ligne. "Il s'agit de travaux importants, il faut des branchements spéciaux pour amener l'électricité", explique Claude Dupertuis, municipal en charge des SI. Pour lui, ces bornes, comme la station à gaz à Signy, relèvent du service à la population et incombent de ce fait à une collectivité publique. Quant à la rentabilité d'un tel investissement, lui assure que les frais engagés par la commune seront couverts... si le Conseil communal accorde ce crédit à la Municipalité. Le vote aura lieu en 2015. Reste à savoir si les débats seront électriques...