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Un "p'tit train" franco-suisse?

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Parmi les projets du plan d'investissement régional figurait la prolongation du NStCM. Mais de quel côté de la frontière pourrait-il démarrer?

suter@lacote.ch

Parmi les projets qui sont passés dans les oubliettes lors du refus du Plan des investissements régionaux (PIR) figure la prolongation de la ligne du Nyon-Saint-Cergue-Morez (NStCM) jusqu'aux Rousses. Où en est ce dossier?

Budgeté à l'origine à 20 millions de francs, dont 2 millions à charge du district (à l'origine à parité entre le Fonds régional et les communes), il restait 18 millions à financer par des tiers, à savoir le NStCM et la France. Richard Zaugg, directeur du NStCM, croit toujours en ce projet. " Il fait toujours partie des événements qui pourraient se réaliser. Il est du reste toujours inscrit dans les schémas d'urbanisme de la région ".

Ressources inconnues pour le moment

Si, d'un point de vue philosophique, la prolongation de cette ligne est acceptée, son financement est difficile à mettre en place. " Je ne sais pas qui est à même de porter ce dossier ", admet le directeur. C'est donc du côté de la France que viendrait la solution? Rien n'est moins sûr. L'Assemblée nationale française a voté il y a un mois la carte à treize régions inscrite dans la réforme territoriale. Depuis, la Franche-Comté, qui regroupe quatre départements, se trouve mariée à la Bourgogne qui en compte, elle aussi, quatre. Si, d'un côté, un plus grand territoire pourrait laisser supposer qu'il y a plus d'argent à disposition, dans les faits il n'en est rien. D'abord parce que ni la Franche-Comté, ni la Bourgogne ne sont des régions riches, ensuite parce que sur l'ensemble de ce vaste territoire, le bassin de population intéressé par la prolongation de trois kilomètres de cette ligne n'intéresse guère les habitants de Dijon ou de Montbéliard. De plus, le train qui arrive à Morez ne va pas plus loin. Il n'y a donc pas de liaison existante entre Les Rousses et la plaine.

Pour le maire des Rousses, Bernard Mamet, par ailleurs président de la Communauté de communes de la station des Rousses, " c'est aux Suisses de donner l'impulsion ". Il explique: " Lors de l'élaboration de notre plan local d'urbanisme, nous avons tenu compte de cette ligne potentielle. Après que le NStCM a mandaté un bureau pour étudier différents tracés, trois variantes ont été retenues. A ce jour, une seule est encore réalisable, à savoir le passage du train du côté ouest de la route nationale quand on vient de la Cure en direction des Rousses. Depuis, des constructions ont démarré peu avant l'arrivée de cet éventuel train, face à l'Office du tourisme des Rousses. Elle n'est donc déjà plus d'actualité et devrait être revue. Nous nous orientons vers une solution train-tram, qui pourrait séduire non seulement les touristes, très nombreux à rejoindre Nyon en train pour se rendre à Yvoire en bateau, mais aussi les nombreux frontaliers qui partent chaque jour pour Genève ou Lausanne. Mais le train-tram ne séduit pas Richard Zaugg, pour des raisons de sécurité, le train ne pouvant pas effectuer les mêmes freinages d'urgence qu'un tram ".

Le tracé historique qui allait jusqu'à Morez a été abandonné en 1958. Il passait dans le village des Rousses et suivait la RN5 jusqu'à Morez. Il n'est aujourd'hui plus réalisable, notamment en raison de la topographie du terrain et de l'urbanisation de la région.

L'Europe participe parfois au financement de projets

En France, les projets d'envergure peuvent être financés par une commune, ou une communauté de communes, la région, en l'occurrence Bourgogne-Franche-Comté, l'Etat ou l'Europe. Les Portes du Balancier, sur le massif de la Dôle ont par exemple été financés par des fonds européens. " Historiquement, nous avons beaucoup de structures communes avec la Bourgogne. Nous aurions préféré nous marier avec la région Rhône-Alpes. Mais nous n'avons pas eu notre mort à dire" , regrette le maire des Rousses.

Du côté français, tant que l'on ne saura pas par qui ce projet est porté, à savoir la Suisse, la France, la région, le NStCM?, le dossier risque de rester dans un tiroir. Et pour les Suisses, tant que la région ne se sera pas prononcée, rien ne bougera. Ne reste plus qu'à espérer que, d'un côté comme de l'autre de la frontière, le nécessaire développement des transports publics portera ses effets. Car avec ses 3200 habitants et ses 500 000 à 1 million de nuitées par année, il est clair que la station des Rousses a un potentiel d'utilisation bien plus fort que du côté suisse...


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