Une demande de référendum met en péril le projet de classes modulaires.
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"Un référendum à l'échelon intercommunal, c'est une première vaudoise" , s'exclame Jean-Pierre Deriaz, préfet du district de Nyon. Qui confirme qu'un groupe de huit citoyens, emmené par Anne-Gaëlle Bovon Abbet, ancienne municipale des écoles à Saint-George, vient de déposer une demande de référendum. Celle-ci concerne la décision prise le 27 novembre à Longirod par le Conseil intercommunal de l'AISE (association intercommunale scolaire de l'Esplanade qui regroupe dix communes).
Les délégués avaient approuvé, à une très large majorité, l'acquisition de huit éléments modulaires pour un montant de 1 730 000 francs. Bassins était alors la seule commune à s'opposer à ce projet. Le préavis avait été amendé par la commission de gestion et des finances qui recommandait l'achat, financièrement plus intéressant qu'une location. "Les huit salles modulaires seront installées provisoirement sur le site de Le Vaud afin d'absorber le pic démographique que notre région subit actuellement. Selon les besoins, elles seront déplacées dans d'autres villages", explique Claudine Vanat Gachet, présidente de l'AISE.
Faisant suite à cette décision, les conseillers vaulis viennent d'octroyer à l'unanimité un droit de superficie pour un franc symbolique en faveur de l'AISE. Le projet est d'ailleurs soumis dès aujourd'hui à enquête publique.
Les référendaires - qui n'ont pas pu être atteints - remettent en cause le mode de financement, à la seule charge de l'association scolaire, des installations provisoires.
Le Vaud, pôle scolaire
En cas de construction "en dur" sur le territoire de l'une des communes membres, après avoir défini les besoins avec les autorités scolaires, l'association prend en charge le 50% des coûts et la commune territoriale la part restante. Un principe qui ne vaut pas pour les constructions modulaires, susceptibles d'être déplacées dans d'autres communes. Charge donc à l'AISE dans son ensemble - soit les dix communes - d'assumer les coûts, à l'image de la location des trois portakabins du collège de l'Esplanade de Begnins.
"Il est regrettable qu'un référendum remette en question une décision qui a été votée à la quasi-unanimité et mette en péril la mise en place d'un pôle scolaire pour le primaire" , relève Claudine Vanat Gachet. La direction des écoles de l'Esplanade, en accord avec la direction générale de l'enseignement obligatoire et l'AISE, a déterminé que Le Vaud serait un pôle en conformité avec la loi sur l'harmonisation de la scolarité obligatoire. Ainsi, la commune devrait accueillir 280 élèves à l'horizon 2015-2016.
Nombreux paraphes à récolter
En attendant que soient construites les six classes prévues dans la salle de gymnastique de Le Vaud, probablement pour la rentrée scolaire 2017-2018, l'AISE a opté pour la solution de classes provisoires. "Le principe d'une association est d'être solidaire. C'est pour cette raison qu'il ne nous semble pas normal que la commune de Le Vaud doive gérer et assumer à elle seule ces constructions provisoires" , estime la présidente de l'AISE. L'installation des classes modulaires est prévue pour la rentrée d'août 2015. Elles devraient accueillir les élèves de 7 et 8 e année - actuellement enclassés à Begnins et Vich et provenant en majorité des communes du haut.
"Si le référendum aboutit, nous devrons de toute façon financer des locaux provisoires et trouver de nouvelles solutions pour la rentrée prochaine, peut-être dans l'urgence. C'est regrettable, car les principales victimes seront les élèves qui devront passer malheureusement bien trop de temps dans les transports pour se rendre à l'école, très éloignée de leur domicile. Principalement ceux des communes du haut" , souligne Claudine Vanat Gachet.
Les référendaires ont toutefois encore du pain sur la planche. " Ils doivent récolter le 20% de signatures de l'ensemble des citoyens électeurs des dix communes. Nous n'avons à ce jour pas encore les chiffres exacts , explique Jean-Pierre Deriaz. Ils devraient pouvoir recueillir les paraphes dès le 23 décembre et auront jusqu'au 17 janvier pour le faire".
Si le référendum aboutit, l'objet sera soumis aux citoyens des dix communes de l'AISE.