Quantcast
Channel: La Côte - News - Nyon
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

Moriarty, un folk hybride

$
0
0

Le groupe franco-américain joue vendredi à l'Usine à gaz.

info@lacote.ch

Sous un nom de famille commun, "Moriarty", emprunté au roman de Jack Kerouac "Sur la route", les six musiciens égrènent du folk inventif tout en restant conscients de leurs racines. Artur Moriarty, le guitariste, pianiste et percussionniste, revient sur les influences, les collaborations et les projets récents du groupe.

Dans votre dernier album, vous assumez un certain imaginaire américain, en vous inscrivant dans la généalogie de grandes figures folk telles que Bob Dylan. D'où vient ce penchant pour les Etats-Unis?

Le côté américain, c'est l'une des facettes du groupe. La plus saillante, peut-être. Mais nous sommes plutôt schizophrènes au niveau des influences. Le rock anglais ou la musique malienne nous influencent aussi, mais peut-être de façon plus subtile. On peut aussi entendre de la coldwave (ndlr: rock froid et mélancolique du début des années 80) dans les lignes de basse de nos morceaux, et des influences ouest africaines ressortent dans les guitares. Lorsque l'on joue aux USA, les gens ont tendance à trouver qu'on a un côté "chic parisien", ou même cosmopolite européen. Ce qui ne nous plaît pas nécessairement.

Comment vous y êtes vous pris pour actualiser ce répertoire folk?

Nous sommes six musiciens et en tout sept personnes à travailler sur le projet. Il est inévitable que certains d'entre nous ne connaissent pas ce répertoire. Ce qui nous a permis de le réadapter librement, sans trop réfléchir. Il y a quelques années, nous avions repris une chanson de Depeche Mode selon le même principe: je ne l'avais jamais entendue avant de la jouer. Au niveau des paroles, nous n'avons rien réécrit car elles étaient à l'origine de notre choix de chansons. On ne se serait pas permis de toucher à des textes vieux de plus de quarante ans.

Vous avez gardé une dimension très intimiste dans vos enregistrements, comme à l'époque.

Nous n'avons pas de préjugés. Parfois, on enregistre tous ensemble sur une vieille machine à bandes Revox, achetée en Suisse, d'ailleurs, chez un fou dans le canton d'Argovie. Mais ça nous arrive aussi d'enregistrer un instrument après l'autre, piste par piste, au moyen d'un ordinateur. Ce qui nous plaît, tant dans la tradition blues, folk, ou même dans la musique des années 80, c'est le côté où l'on ressent la fabrication. Comme au début des boîtes à rythmes, où l'on n'entendait que les boucles de batterie étaient bricolées.

Cet aspect artisanal se ressent dans votre musique mais aussi dans les visuels. Vous écrivez les paroles à la machine à écrire, vous dressez à la main une carte des sources de votre dernier album "Fugitive". Vous cultivez cet artisanat?

C'est plutôt naturel. Déjà, lorsqu'on a commencé, on essayait de tout faire nous-mêmes. Même du temps ou nous étions signés sur le label Naïve, nous passions notre temps à leur dire comment il fallait faire. C'est une des raisons qui nous ont poussés a monter notre propre label. Désormais, on est libres dans tous les domaines: graphisme, clips, et compagnie. On a même des débats sur les stratégies de communication!

Vous avez d'ailleurs sorti, sur votre label Air Rytmo, un album des Genevois de Mama Rosin. Comment s'est déroulée cette collaboration?

Nous les avions rencontrés au festival For Noise, à Pully, et on a tout de suite eu envie faire des chansons ensemble. On a commencé par enregistrer un morceau, puis deux, et ça s'est transformé en disque. D'ailleurs, on sera bientôt en showcase dans leur magasin de disques à Genève (ndlr: "Bongo Joe", à Plainpalais) .

Les Moriarty n'ont pas sorti de disque cette année. Comment l'avez-vous occupée?

Faute d'en sortir un, nous avons enregistré un album, qui s'intitulera "Epitaph". C'est une sorte de testament joyeux. Ça sortira au début de l'année prochaine, mais les gens pourront nous entendre les jouer en concert vendredi. Rosemary, la chanteuse, a beaucoup joué avec son groupe Birds On A Wire, dont le nom est issu de la chanson de Leonard Cohen. De mon côté j'ai animé une émission de radio sur France Culture avec des jeunes autistes, sur le principe des ateliers création. Le projet s'appelle les "Peintres du temps", et le but était de leur permettre de s'exprimer dans un mode différent, raconter leur histoire. Ils écrivent des textes hallucinants, eux aussi.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

Trending Articles