Catholiques et protestants célèbrent ensemble Noël dans le partage, la joie et la simplicité.
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A côté de l'effervescence de saison avec son lot de cadeaux, utiles, nécessaires, didactiques, avant-gardistes, ou alors complètement inutiles mais indispensables, ses repas pantagruéliques, et tout le stress qu'il génère depuis des semaines, Noël peut aussi se fêter de manière différente.
Depuis dix ans, une veillée un peu différente réunit les communautés catholique et protestante. Deux hommes sont à l'origine de cette manifestation: le père Emilien de l'Unité pastorale de Nyon, toujours présent pour l'organisation, et l'ancien pasteur David Freymond. Tous deux souhaitaient un message de Noël traditionnel. " Au fil des années, la forme est restée classique" , explique le diacre Emmanuel Spring, de la paroisse de la Dôle.
La veillée démarre à 22h30 à la chapelle avec une messe particulièrement axée sur l'accueil. Ensuite, un cortège se met en route avec lanternes et bougies à la suite de la famille, avec un arrêt dans le village sous un lampadaire le temps d'un chant de Noël, pour arriver au temple. La cérémonie y continue avec le message de Noël et une concélébration de l'eucharistie et de la Sainte-Cène. Ensuite, tous les participants se retrouvent sous le porche, si le temps le permet, ou dans la salle de paroisse voisine. Des petits cadeaux sont distribués aux enfants et du vin chaud aux adultes. "A minuit, les cloches se mettent à sonner et ensuite chacun s'en retourne chez soi" , complète le diacre.
Le succès, même sans les animaux
Une veillée qui connaît beaucoup de succès. "C'est un soir où chapelle et temple sont pleins. Tout le monde ne trouve même pas de place dans la chapelle et reste debout. Les habitants viennent de tous les villages d'Asse et Boiron et même de plus loin. Un moment de simplicité, de partage, de bonheur" , complète Emmanuel Spring.
Deux bémols. Au fil des années, les deux communautés peinent à trouver des animaux. "Il faut les amener, les surveiller et les ramener. Ce qui fait que pour cette édition, il n'y en aura pas. Autre difficulté, trouver une famille avec un nouveau-né. Cette année, il y en a une qui est partante pour l'aventure, mais on aura la réponse au dernier moment. Une difficulté peut-être due au vieillissement de nos communautés. En plus, les familles fêtent souvent le soir du 24 décembre", reconnaît le diacre. Il complète que cette veillée est dans un registre traditionnel. "Même si la veillée de Noël est une tradition catholique, de nombreux protestants répondent présent. Tout le monde apprécie cette concélébration. Forts de ce succès, nous prévoyons le 18 janvier la célébration de l'unité qui se tiendra une fois au temple et une fois à la chapelle."