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La commune a frôlé la faillite

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Le village ne parvenait plus à rembourser ses emprunts. Une urgente cure d'austérité a permis d'éviter le pire.

daniel.gonzalez@lacote.ch

"Nous vivions depuis longtemps au-dessus de nos moyens!" Le moins que l'on puisse dire, c'est que Valérie Jeanrenaud n'y va pas par quatre chemins. Les propos de la municipale des finances sont aujourd'hui à la mesure de la situation de crise dans laquelle se trouvait Burtigny il y a peu. "La commune était en cessation de paiement durant l'été." Depuis, les choses sont peu à peu rentrées dans l'ordre. Le Conseil général vient d'ailleurs d'approuver à une large majorité le budget 2015, qui prévoit 13 500 francs de déficit. L'an dernier, les autorités l'avaient estimé à près de dix fois plus.

Baisse des salaires

Si la commune est parvenue à s'extirper de l'ornière, cela ne s'est pas fait pas sans heurts. "Nous avons dû réaliser des économies drastiques" , résume la municipale. Le poste des forêts a ainsi été revu à la baisse de manière à dégager une économie de près de 100 000 francs. "Il y aura simplement moins de luxe" , assure Valérie Jeanrenaud. Moins de luxe, certes, mais surtout des baisses de salaire. Ceux qui paient le plus lourd tribut sont les employés de l'administration, qui ont dû se résigner à réduire leur taux de travail de 20%. "Nous ne l'avons pas fait de gaieté de coeur. C'est d'autant plus délicat que nos collaborateurs approchent de l'âge de la retraite." Ne parvenant plus à assumer ses tâches, la secrétaire communale a finalement démissionné avant les fêtes.

Comment en est-on arrivé là? "Nous n'avons pas cherché de coupable, mais plutôt à nous en sortir et à éviter une mise sous tutelle" , répond Valérie Jeanrenaud. Pour autant, n'y a-t-il pas eu une mauvaise gestion du ménage communal? Le syndic Marcel Dill réfute: "Il y a peut-être eu un peu de négligence par le passé, mais les temps ont surtout changé. Nous sommes passés d'un village de paysans à celui de pendulaires. Les citoyens, surtout des familles et des retraités, demandent toujours plus de prestations et la commune a de moins en moins de revenus."

Mise en séparatif des eaux claires et usées, création de trottoirs, installation d'un éclairage public, la commune a déboursé des millions durant la dernière décennie. " C'est comme une vieille baraque; vous ne faites rien pendant des années et soudain vous devez réaliser de multiples travaux" , décrit le chef de l'exécutif.

Confiance en l'avenir

Malgré tout, l'optimisme est de mise. Grâce à l'engagement d'une nouvelle boursière, officiant auparavant comme directrice financière au sein d'une banque privée, la Municipalité a pu mettre la main sur de potentielles sources de revenus à court terme. "Notre tarif pour l'eau est le plus bas du canton, nous allons donc l'augmenter. Les municipaux percevront également des émoluments pour leurs interventions. Nous sommes probablement les derniers à travailler gratuitement" , indique Valérie Jeanrenaud. Par ailleurs, l'Etat doit valider au début de l'année le Plan partiel d'affectation (PPA) concernant le terrain situé sous l'auberge communale. De quoi permettre la construction de logements et attirer de nouveaux contribuables "aux revenus fiscaux intéressants" , comme l'espère la municipale. Celle-ci évoque aussi une possible extension de la zone artisanale en direction de la déchetterie avec l'appui des communes voisines et du Conseil régional, pour attirer des entreprises sur son sol et générer de nouvelles rentrées fiscales. Mais pour que le projet se concrétise, la commune devra d'abord entrer en contact avec le propriétaire de la parcelle susceptible d'accueillir les artisans. "Nous ne serons jamais une commune riche, mais les solutions d'avenir existent." Et la municipale de lâcher le mot "fusion". Si Burtigny a entamé des discussions avec ses consoeurs du "haut" que sont les communes de Bassins, Le Vaud, Longirod, Marchissy et Saint-George, aucune démarche concrète n'a pour l'heure été entreprise. Et pour cause: "Qui voudrait se marier avec une commune pauvre?" , note à juste titre le syndic.


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