C'est entourée des siens que cette figure du quartier de la route de Divonne a fêté cet anniversaire.
Coquette, élégante, Francine Grandjean est née le 4 janvier 1915 et n'est pas près d'oublier son centième anniversaire. Entre sa famille, ses amis du quartier de la route de Divonne et les autorités, trois jours de fêtes ont été organisés en son honneur. "Je suis un peu émue par tout ça", indique-t-elle. Affichant une belle santé, elle précise qu'avant elle, sa grand-mère avait quitté les siens à 98 ans et que l'un de ses cousins, dont elle était très proche, est parti à 103 ans. "Quand nous étions petits, nous marchions tout le temps!" , ajoute-t-elle, les yeux pétillants de souvenirs.
Cette enfance, elle l'a passée en Vallée de Joux, entre les randonnées, le ski et le patinage. Avec aussi de grosses frayeurs, comme ce jour d'hiver où, s'élançant sur le lac gelé à la rencontre de deux amies, la glace s'était brisée. Elle s'était retrouvée dans l'eau, grelottante de froid. Frigorifiée, elle avait repris à pied la route du Sentier.
Une année à Istanbul
C'est à l'âge de 17 ans qu'elle arrive à Nyon, comme couturière, à l'atelier situé rue Nicole et dirigée par celle qui deviendra plus tard sa belle-mère. Une femme qui l'a beaucoup marquée tant elle était ouverte sur la culture. Parce qu'il n'y avait pas de travail à Nyon pour son mari René, le couple partira une année à Istanbul. Son conjoint travaillera pour des géomètres. La guerre déclarée, les Grandjean reviendront à Nyon. Naîtront deux filles, Nicole et Cosette et un garçon, Pierre Alain. René terminera sa carrière professionnelle comme chef du service des affaires sociales de la ville.
Marche et bonne humeur
Francine Grandjean s'est consacrée à l'éducation de ses enfants, mettant un point d'honneur à leur coudre de beaux vêtements, et à leur faire découvrir, avec son mari, les joies de la montagne.
La marche, toujours la marche, et à cent ans, elle continue ses promenades. Il lui arrive de se rendre au cimetière. Elle évoque le promontoire, la vue exceptionnelle sur le lac et le Mont-Blanc. "Je suis une admiratrice de la nature. Cette vue est magnifique, à couper le souffle ", s'émerveille-t-elle.
Le pas alerte, et l'esprit vif. Ainsi, cette centenaire se passionne-t-elle pour la politique suisse mais aussi française, dont elle suit les soubresauts à la télévision. "Ici, nous vivons dans un cocon" , commente-t-elle.
Mais sans doute le secret de la longévité de Francine Grandjean se trouve-t-il dans sa bonne humeur. "J'ai beaucoup ri et ça continue" , confie-t-elle en regardant avec affection ses enfants. MCF