Ils sont toujours dans l'attente d'un nouveau local.
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Une douce chaleur enveloppait dimanche soir le local de la Société des Petits pêcheurs de Nyon. Des bûches étaient prêtes à alimenter le poêle pour que les participants puissent savourer confortablement leur fondue. En ce jour d'ouverture de la pêche des salmonidés, une grande table trônait au milieu de la salle, avec des serviettes de couleur bleu. Forcément. Mais avant de passer à table, il y avait un rituel attendu avec curiosité: la pesée du concours de pêche qui comptait cette année 14 participants. Pour deux d'entre eux, les eaux du lac ont été généreuses: Samuel Pancheri a ramené 6,859 kg de poissons. Quant à Amodio Cardone, il a pêché la plus grosse truite: 2,722 kg. Au total, 52 truites et 2 ombles chevalier pour un poids de 58 kg ont été enregistrés pour ce concours.
Et si c'était le dernier, dans ce local, bien rangé, où chaque chose a sa place? "Un concours organisé probablement pour la dernière fois depuis vingt et un ans à cet endroit en raison de sa démolition possible en 2015" , indiquait Daniel Chollet, le président des pêcheurs, dans sa lettre d'invitation.
Une question de probabilités
Tout est dans le possible. Ce local contigu à l'Usine à gaz est voué à la démolition si l'établissement culturel s'agrandit. Normalement, la Municipalité devrait déposer un crédit de construction en fin d'année. Si le Conseil communal l'accepte, la maison des pêcheurs sera démolie. Sauf que pour l'instant, les 70 membres de l'association ne savent toujours pas où ils seront relogés par la commune. Et quand on aborde la question avec des intéressés, on sent quelques appréhensions. "Ce local était idéalement situé. Il est pratique pour les réparations, il y a tout ce qu'il faut ici" , explique ce propriétaire d'une vieille barque de plus de 80 ans. "Regardez, tout est propre ici. Ç a fait mal au coeur de devoir quitter cette maison, il y a trop de souvenirs ici" , regrette un ancien avant d'énumérer chacun des aménagements réalisés. "L'essentiel, c'est que l'on ne nous reloge pas à l'Asse, ce serait compliqué pour nos activités" , ironise un autre.
Pour Daniel Chollet, tôt ou tard, cet agrandissement se fera: c'est une question de probabilités, dit-il. Parce que, observe-t-il, des sommes importantes ont déjà été investies dans un crédit d'études (ndlr: 1,1 million plus 153 000 francs pour un concours d'architecture). Il rappelle que le Groupement des sociétés du lac -qui comprend notamment l'aviron, les Pirates...-, a transmis une demande à la Municipalité pour occuper les locaux disponibles à la pisciculture, bâtiment qui appartient désormais à la Ville. Mais, pour l'heure, il n'a aucune réponse. Ceci étant, il veut conclure sur une note consensuelle: "Nous serons contents que l'agrandissement de l'Usine à gaz se fasse et nous serons également heureux de disposer de surfaces à la pisciculture!"