Il n'a que vingt ans mais déjà un lourd passé de délinquant derrière lui: vols, violence, détention d'armes.
"Ce soir-là, je suis parti au charbon." "Le charbon" pour ce jeune Nyonnais de 20 ans ne ressemble en rien au difficile labeur des mineurs mais à la facilité de commettre des cambriolages par effraction, de Nyon à Genève, ou de simples vols quand l'opportunité se présente. A Nyon, Paléo Festival ou l'artiste Bernard Garo en ont fait les frais. Le jeune métisse, né à Morges, de nationalité suisse, avait, en 2013, pénétré par effraction dans un des dépôts du Paléo Festival, aidé de comparses, pour y dérober des caisses contenant des gobelets consignés ainsi que des couvertures. Puis, lors de la manifestation, il avait encaissé le montant des consignes. Toujours en 2013, il avait pénétré dans l'atelier de Bernard Garo, dérobé du matériel photographique, un ordinateur qui contenait un film précieux aux yeux de l'artiste, ainsi qu'endommagé plusieurs toiles.
Violent et armé
Interrogé sur les motivations de ses actes, le prévenu rétorque: "C'est pour l'argent, pour subvenir à mes besoins." Au rang des besoins figurait notamment sa consommation courante de marijuana, et de façon épisodique, de cocaïne et d'ecstasy.
Mais les larcins et autres cambriolages de plus grande envergure (à Nyon, il a dévalisé une villa, emportant pour plus de 10 000 francs de valeurs) ne sont qu'un des pans de l'activité délictueuse du prévenu. Impulsif, parfois violent, le jeune homme se munissait d'armes pour asseoir sa position de caïd nyonnais. Dans son arsenal, une arme blanche, un taser, un fusil de chasse, des pistolets - il prétend qu'ils étaient destinés à pratiquer du soft air.
Des armes qui, aux yeux de ses victimes, n'avaient pourtant rien de factices. A deux reprises, le Nyonnais a menacé des personnes qui croyaient leur dernière heure venue: une première fois sous le prétexte qu'un jeune homme l'avait insulté et la seconde fois pour venger sa soeur, elle-même insultée et bousculée au sortir d'une discothèque.
Emouvant et effrayant
C'est que le jeune homme a la violence facile, même s'il nie ou minimise les faits pour lesquels on l'incrimine. Accusé d'avoir participé au passage à tabac de jeunes gymnasiens, en 2013, il nie toute implication. Quant aux disputes avec son ex-petite amie qui dégénéraient régulièrement en violences physiques, il n'admet lui avoir donné que quelques claques, alors qu'on l'accuse de lui avoir asséné des coups de poing et de pied, entre autres.
Parfois désarmant, parfois touchant de sincérité quand il se met à pleurer, à l'évocation de son enfance difficile, plombée par un sentiment d'abandon, le jeune homme ne craint pas de lancer avec sincérité: "Si on touche ma famille, je suis prêt à tuer."
Placé très tôt en foyers, tombé dans la petite délinquance dès ses 13 ans, il n'a pas dévié de sa route depuis cette époque, commettant délits sur délits, sans jamais s'amender ou tenter de se réinsérer. Une attitude qui n'a pas convaincu, hier, le Tribunal correctionnel de l'arrondissement de La Côte, quand bien même il demandait "une dernière chance" . "Je regrette ce que j'ai fait. Vous n'allez plus jamais me revoir ici." Le Ministère public a requis une peine privative de liberté de 3 ans. Le jugement sera rendu vendredi. JOL