En travaillant bénévolement pour le festival, un couple de Nyonnais s'offre du même coup un nouveau regard sur le monde.
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Tout semble lier André (80 ans) et Pierrette (74) Béday au festival. L'engagement bénévole de ce couple nyonnais paraît être une facette évidente et complémen-taire de leur vie. Ce réalisateur de films socio-éducatifs et cette thérapeute de couple, à présent retraités, chérissent l'apprentissage. Ils ont en commun cette curiosité du monde qu'ils cherchent à développer sans cesse pour découvrir les multiples réalités qui les entourent. C'est ce qui les a notamment conduits à Madagascar, en Inde, au Mexique, ou au Cameroun.
Une autre forme de voyage
"Les vacances organisées, les hôtels, ce n'est pas pour nous! Nous aimons les voyages culturels et instructifs qui mettent au défi les stéréotypes" , précise le couple. "Les bénévoles aiment retirer un bénéfice de leur aide. Avec ce festival, nous faisons un incroyable tour du monde actuel et de ses prémices. C'est assez extraordinaire!"
Les époux, souriants et ouverts, sont en première ligne pour encadrer et guider les spectateurs, puisque depuis trois ans ils endossent avec plaisir le rôle d'hôtes d'accueil de salle. Une tâche dans laquelle ils encadrent et guident des festivaliers impatients d'accéder à une projection ou arrivant parfois à la dernière minute.
"Ça fait vingt ans que nous venons à ce festival. Il est important pour la région et je trouve donc normal de contribuer à sa réussite. L'ambiance entre les bénévoles et avec le staff est super-sympa. C'est pour pouvoir revivre cette ambiance que nous aidons depuis maintenant trois ans" , explique André Béday. "Nous devons rester disponibles pendant la projection des films. Nous ne sommes pas là pour les regarder lorsque nous travaillons, mais ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas jeter un oeil."
Cette année, leur bénévolat représente une dizaine d'heures d'engagement au théâtre de Marens. Mais le couple passera bien plus de temps sur les lieux du festival. Une fois de plus, ils profiteront de se nourrir de l'expérience visuelle pour compléter d'une nouvelle manière les expériences de vie auxquelles ils se sont confrontés à travers leurs carrières professionnelles et les voyages.
"L'avantage est aussi qu'en tant que bénévole nous pouvons aller voir tous les films que nous voulons, même si j'en voyais déjà beaucoup avant de participer" , glisse-t-il. "Nous retirons pas mal de bénéfices en regardant ces films. Nous pouvons faire des liens entre nos connaissances. C'est un intérêt qui a besoin d'être alimenté et le festival peut nous nourrir" , ajoute son épouse. "Je regarde plutôt les films avec un aspect anthropologique ou sociologique, mais tous les films sont intéressants. Et ils nous permettent de rester dans le vent, de rester connectés avec la vie réelle, surtout à nos âges."
Ces expériences cinématographiques, les époux ne les partagent pas forcément en visionnant les mêmes films, qu'ils choisissent individuellement. Cette semaine rythmée par le festival alimente leurs discussions quotidiennes de nouvelles analyses des sociétés à travers le monde.
Originalité recherchée
"Je constate que de par notre vécu et notre formation, nous avons des compréhensions et des interprétations différentes, mais il est rare que nous ayons des opinions très divergentes l'un de l'autre. Les sujets des films apportent des interrogations, des précisions ou des exaspérations sur ce qui se passe dans le monde, qui donnent parfois lieu à des discussions entre nous. Mais c'est très variable. Il est parfois difficile de raconter un film" , rappellent-ils.
Cette année, c'est "Gangbe!", le documentaire du réalisateur Arnaud Robert, qui a suscité le plus grand intérêt chez André avant le festival, alors que son épouse n'avait pas encore choisi les films qu'elle souhaitait voir. "Le festival fait d'excellents choix, ils ne sont pas élitistes" , apprécie-t-il. " Si un film semble avoir des originalités dans sa conception; je vais le voir. Nous nous conseillons aussi les films qui nous ont plu, si nous sentons qu'il plairait à l'autre et s'il passe encore une fois. J'aime bien voir ces films qui me titillent, qui me forcent à réfléchir et m'apprennent quelque chose."