Avec l'exposition "Afghan Dreams", la galerie nyonnaise met en lumière les rêves qui animent les jeunes de Kaboul.
" Nous sommes à un stade où nous devons tout reconstruire de zéro. Nous avions tout, nous l'avons perdu et nous devons le récupérer ". Ces mots sont ceux d'un jeune Afghan. Ils apparaissent, comme quelques autres, aux côtés des photos de Sandra Calligaro dans son exposition "Afghan Dream" qui occupe les murs de la galerie Focale jusqu'au 7 juin. Diplômée de l'Université de Paris 8, Sandra Calligaro est une photographe indépendante. Elle a effectué des reportages pour de nombreux médias, et partage actuellement son temps entre la France et Kaboul.
En 2007, à 25 ans, elle part pour l'Afghanistan. Elle y retournera trois fois avant de s'y installer. " Malgré ces histoires horribles, les gens sont attachants. Kaboul est fatigante mais transmet une belle énergie ", raconte l'intéressée.
Au supermarché...
S e concentrant d'abord sur les extérieurs de la ville, c'est en se promenant dans un supermarché que le projet "Afghan Dream" a vu le jour: " J'ai regardé autour de moi et vu qu'il n'y avait pas que des expatriés, il y avait des Afghans lambda. Je me suis demandée qui ils étaient ", explique Sandra Calligaro.
Ainsi, elle découvre une nouvelle génération: des jeunes qui ne cherchent plus à fuir leur pays mais rêvent d'y construire un avenir. " J'ai commencé à prendre contact avec des clients du magasin, ils m'ont facilement ouvert leurs portes. Ils étaient contents que je m'intéresse à eux et pas aux aspects conflictuels de leur pays ", ajoute-t-elle.
Témoigner
Au fil des clichés, on découvre des morceaux de vie, des témoignages de ces jeunes dont on sent qu'ils veulent aller de l'avant. Toutefois, les récents événements qui secouent l'Afghanistan remettent en cause le processus. " Il y a deux ans, les jeunes voulaient étudier ailleurs et revenir. Aujourd'hui, la situation politique empire, donc ils se tournent à nouveau vers l'étranger ", constate la photographe.
Pour Sandra Calligaro, "Afghan Dream" n'est pas un chapitre clos. Elle compte bien poursuivre l'aventure: "L a page afghane n'est pas tournée, j'ai envie de continuer à témoigner de ce qui se passe dans ce pays et donner la parole aux jeunes qui veulent que la situation change ". MARION POLICE