Aujourd'hui, Joanna Berry et Patrick Magee étaient les invités de l'école internationale de la Châtaigneraie dans le cadre du concept d'éducation à la paix.
En 1984, Joanna Berry est âgée de 27 ans lorsque son père, membre du gouvernement de Margaret Thatcher, est tué dans l’explosion d’une bombe posée au Grand Hotel de Brighton par un activiste de l’IRA (Irish Republican Army). En 2000, elle décide de rencontrer l’auteur de l’attentat, Patrick Magee, libéré de prison à la suite d’un accord de paix. Il en découle un entretien bouleversant qui débouchera sur un dialogue régulier et profondément humain. Depuis, tous deux parcourent le monde en utilisant leur histoire pour encourager la résolution de conflits et la réconciliation. Une situation qui a bouleversé leurs deux vies.
Comme Joanna Berry le souligne «deux jours après l’attentat, j’ai voulu faire quelque chose de positif. J’ai eu envie de rencontrer et de comprendre l’auteur de l’attentat. Il faut savoir que je ne suivais pas forcément les idées politiques de mon père, j’étais plutôt un électron libre. Aussi, j’ai souhaité connaître Patrick et son histoire.» Même désir de la part de l’irlandais Patrick Magee. «Dès le départ, j’ai voulu rencontrer les victimes et leurs familles. Cela me paraissait faire partie de ma contribution.»
Les années passent. Suite aux longues négociations entre les gouvernements anglais et irlandais en vue d’accords de paix, des mesures d’amnistie sont prises pour libérer des prisonniers. «En 2000, lorsque Patrick Magee est sorti de prison, une amie a organisé une rencontre chez elle. Durant toutes ces années, j’avais bénéficié d’aide, aussi je souhaitais ce challenge», se souvient Joanna.
La première discussion a duré trois heures. Elle a été suivie par de nombreuses autres et assez vite le courant a passé. Pour Patrick, qui avoue aujourd’hui ne plus mener d’activités politiques, ces rendez-vous revêtent tout de même un impact politique.
Même si leur démarche n’est pas courante, elle ne leur semble pas unique, juste inhabituelle. «Nous ne pensons pas que nous avons la réponse. Nous avons tous les deux une histoire, un passé, c’est un chemin que nous traversons ensemble», avouent-ils.
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