On en sait davantage sur les circonstances de l'homicide de la rue du Ronzier.
Dans un communiqué diffusé jeudi en fin de matinée, la police cantonale apporte des précisions quant aux circonstances de l'homicide révélé par notre journal le même jour. C'est peu avant 20h, mardi 19 mai, que Police Nyon Région a été avertie de la présence d'un corps sans vie dans un appartement de la résidence située rue du Ronzier 5. Il s'agit d'un Suisse âgé de 55 ans. Sur place se trouvait sa compagne d'origine serbe et âgée de 48 ans. C'est elle qui a prévenu les policiers.
Tué avec un objet pointu
Cette femme a été entendue par les enquêteurs puis par le procureur qui a demandé sa détention provisoire. Elle a admis son implication dans les faits. La victime a reçu plusieurs coups avec un objet pointu et tranchant.
"Vraisemblablement un couteau" , explique la police, qui poursuit ses investigations. Pour rappel, dans notre édition de jeudi, nous évoquions une violente dispute entendue par un résident, provenant de cet appartement situé au rez-de-chaussée. Tous les locataires de l'immeuble passaient devant car il est situé à côté des ascenseurs.
Dans cette résidence luxueuse, les habitants sont toujours sous le choc, une locataire regrette même qu'aucune cellule psychologique ne se soit mise en place pour aider les résidents qui le souhaitent à surmonter le traumatisme. Car, a priori, la nuit de mardi à mercredi a été particulièrement agitée. Outre le déploiement des enquêteurs et des spécialistes de l'identité judiciaire que l'on ne voit en général que dans les séries policières à la télévision, les discussions entre la prévenue et la police auraient été particulièrement houleuses, suivant plusieurs témoignages.
Un article dans le New York Times
Les langues se délient, des rumeurs circulent, difficilement vérifiables: la police ne souhaitant pas, pour les besoins de l'enquête, en dire plus que ce qui a été diffusé dans le communiqué. Ceci étant, certaines personnes dans l'immeuble ont mené leurs propres investigations pour en savoir plus sur le profil de cette voisine qu'ils voyaient sur son balcon. Première étape, en consultant Facebook. L'auteure présumée des faits a un nom composé et différentes pages apparaissent pour chacun des deux. Sur l'une d'elles, elle dit être fille de diplomate. Ensuite, Google. En entrant l'un de ses noms, on retrouve un article paru dans le New York Times en janvier 2003. Il est stipulé qu'une femme portant le même nom fréquentait un haut diplomate de la délégation pakistanaise au sein de l'organisation des Nations Unies. Une violente altercation entre eux est à l'origine de cet article. L'âge, 35 ans au moment des faits, et son parcours professionnel, elle affirme avoir travaillé à New York pour la délégation pakistanaise, sont des coïncidences troublantes. Mais ces éléments ne sont pas confirmés par la police. MARIE-CHRISTINE FERT