Faute d'acheteurs, le Polo Club a acquis les cinq chevaux mis aux enchères publiques par l'Office des poursuites de Nyon.
ANTOINE GUENOT
aguenot@lacote.ch
Le Polo club s'attendait à une foire d'empoigne. Un agent de sécurité avait même été engagé. Il n'en fut rien. Vendredi après-midi, ils n'ont été qu'une petite vingtaine à assister à la vente aux enchères des cinq chevaux de race argentins, délaissés par un client anglais dans les parcs de Veytay (lire "La Côte" du 18 mai). Et pas d'acheteurs dans l'assemblée, uniquement des curieux. Le club s'est ainsi résolu à racheter les équidés pour la somme dérisoire de 500 francs, soit 100 francs par bête. Une excellente affaire qui ne lui fera toutefois pas oublier que le client indélicat lui doit près de 150 000 francs pour ces trois années de pension forcée.
" Je m'attendais quand même à ce qu'il y ait plus de monde. Du coup, c'est beaucoup de foin pour pas grand chose , lâchait le boss du centre de polo Simon Luginbühl quelques minutes après l'opération, mais finalement c'est bien que ces chevaux restent chez nous. Le fait de les séparer et de ne pas savoir où ils allaient terminer nous inquiétait. "
La tentative ratée du propriétaire
L'issue de cette vente aux enchères est d'autant plus étonnante qu'un camion de transport de chevaux s'était parqué dans la cour du domaine quelques minutes avant le lancement de la procédure. On chuchotait alors qu'il s'agissait d'acheteurs hollandais. En réalité, c'était une tentative du propriétaire pour racheter ses propres chevaux. " Il a mandaté deux personnes pour participer à la vente et un transporteur pour les récupérer et les acheminer en France ", confie Simon Luginbühl, le problème, apparemment, c'est qu'il n'a jamais donné son aval à ses deux représentants pour qu'ils commencent à miser. Ils n'ont donc rien pu faire. " La vente leur est donc tout bonnement passée sous le nez.
Trois chevaux squattent encore les box
Pour le club de Veytay, ce rachat marque la fin d'une affaire mais pas des problèmes. L'ombre du client malhonnête plane encore au-dessus du domaine: trois chevaux lui appartenant squattent encore les box. " Les cinq chevaux vendus aux enchères étaient au nom de son fils. Cela marque l'aboutissement d'une première procédure. Les trois autres animaux sont à son nom. Il s'agit donc d'une autre procédure ", explique Yasmine Firmenich-Luginbühl, capitaine de l'équipe de polo.
En attendant l'aboutissement de cette seconde procédure, la famille Luginbühl va remettre ses cinq nouveaux chevaux au travail. Car, faute d'entraînement, ils ont pris beaucoup de poids. " Il faudra à peu près huit semaines pour les remettre en forme. Ensuite, nous pourrons peut-être les vendre car ils auront repris de la valeur. Ou les utiliser pour donner des cours. Nous pouvons désormais en disposer comme nous le souhaitons ", conclut Simon Luginbühl .