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Peu de profit mais un succès croissant

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Etat des lieux en compagnie de Tony Lerch, président et fondateur du Caribana, qui lance aujourd'hui sa 25 édition.

aguenot@lacote.ch

Un budget annuel de 2 millions de francs, 600 bénévoles et 21 000 billets vendus en 2014. Vu de l'extérieur, Caribana a tout d'une grosse machine. Mais à y regarder de plus près, il s'avère que le premier open air de l'été peine à se défaire de son fonctionnement bénévole. Pas par manque de volonté mais par manque de fonds: l'événement ne parvient toujours pas, malgré la belle fréquentation de l'an dernier et une affiche toujours plus alléchante, à générer suffisamment d'argent pour dégager des salaires. Et donc se professionnaliser. Bilan et perspectives en compagnie de Tony Lerch, fondateur et président du festival.

A l'heure de lancer cette édition anniversaire, quel regard portez-vous sur ces vingt-cinq ans de festival?

En vérité, je n'y pense pas tellement. D'ailleurs, nous n'avons jamais été très portés sur la conservation d'archives. Je suis vraiment concentré sur l'édition actuelle et sur le futur. Cette année, je suis particulièrement fier de la programmation. Nous avons pris quelques risques. En particulier avec Marilyn Manson pour la première soirée, sans concession au niveau artistique. Mais aussi en programmant le groupe suisse-allemand Eluveitie, qui a très peu joué en Romandie. Enfin, dimanche, avec le Rollois Marcos Cabanas, 14 ans, qui se produira sur la Grande scène avant Mika. Caribana est le seul festival de la région à pouvoir proposer ce type de tremplin à un artiste du coin. C'est un message fort pour les jeunes musiciens .

Parlons chiffres. L'édition 2014 s'était soldée par un déficit de 100 000 francs malgré une hausse du chiffre d'affaires de 15%. Comment se portent vos finances actuellement?

Elles ne sont toujours pas terribles. Nous avons encore de la peine à faire du profit. Pourtant, la marque Caribana se vend bien. Notre succès est grandissant et nous avons énormément de propositions de sponsoring.

Qu'est-ce qui coince?

Une mauvaise gestion des coûts. Nous avons été trop laxistes. Par exemple, lors des précédentes éditions, il y avait beaucoup trop de coulage de boissons en coulisses et durant les périodes de montage et de démontage. Les excès étaient vraiment phénoménaux! Je n'ose même pas les chiffrer. On offrait aussi beaucoup trop d'invitations. En 2014, nous n'étions pas loin de 2000 par soirée. Désormais, nous sommes beaucoup plus stricts. Nous avons dû apprendre à dire "non" lors de la négociation des cachets, revoir tous nos contrats avec nos fournisseurs et diminuer le nombre de bénévoles.

Du coup, le festival a-t-il les moyens de fonctionner comme une vraie structure professionnelle?

Non, nous n'y sommes pas encore. Ce sont toujours des bénévoles qui s'occupent des différents secteurs. Par exemple, c'est ma femme qui gère le sponsoring. Et je peux vous dire que c'est du plein-temps. Le seul domaine qui a toujours été "pro", c'est la programmation. Parce que nous travaillons avec des agences artistiques extérieures au festival. J'aimerais vraiment passer le cap de la professionnalisation. Avoir un vrai manager à la tête du festival ainsi que des experts pour chaque secteurs-clés. Mais le chiffre d'affaires de la dernière édition n'a pas permis de générer les ressources suffisantes.

Vous avez tout de même quelques postes fixes à l'année.

Oui, deux. Un chargé de communication à 50% et une personne responsable de l'administration, aussi à mi-temps.

Vous avez intensifié votre présence tout au long de l'année, en multipliant les événements de communication. Un concert après l'annonce de la programmation, des show-case dans les centres commerciaux. Ces opérations sont-elles efficaces?

Le concert après la conférence de presse ne s'est pas bien vendu. Parce que les gens pensaient qu'il s'agissait d'un événement privé. Nous devons donc revoir notre communication. L'expérience sera renouvelée l'année prochaine. Le mini-concert au centre commercial de Chavannes-de-Bogis (ndlr: le Zurichois James Gruntz s'y est produit le 16 mai) n'a pas bien fonctionné. Une erreur stratégique parce que c'était le week-end de l'Ascension. Nous allons probablement nous lancer, en tant que partenaire, dans des événements sportifs.

Qu'en est-il du terrain? On se souvient qu'en 2013 les autorités de Crans-près-Céligny avaient évoqué la possibilité de déloger le festival. Qu'en est-il aujourd'hui?

Le Conseil communal a pris la résolution de nous soutenir sur le long terme, pour autant que la sécurité et la remise en état du terrain soient garanties. Aujourd'hui, nous collaborons toujours avec les autorités pour que cela se passe au mieux. Suite à cette affaire, nous avons dépensé 40 000 francs pour la protection du terrain. Nous avons investi dans un système de plaques que l'on fixe au sol et qui permettent de protéger le terrain. Nous avons également mené des analyses de risques très poussées. En envisageant même une attaque terroriste! Au final, ces problèmes politiques nous ont poussés à nous améliorer.


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