Quantcast
Channel: La Côte - News - Nyon
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

L'appel de la campagne

$
0
0

Alain-Valéry Poitry est candidat aux élections fédérales sous les couleurs du PDC .

MARIE-CHRISTINE FERT

m-c.fert@lacote.ch

A Nyon, dans le bureau de son cabinet d'avocat, entouré de livres de droit, Alain-Valéry Poitry parle de philosophie. Du comment du pourquoi il a adhéré au Parti démocrate-chrétien (PDC) en 2012. Pas spécialement par conviction religieuse, mais parce que la position de l'église sur les questions sociales, qui renvoie dos à dos le communisme et le capitalisme, l'a interpellé. Et convaincu puisqu'il a rejoint cette formation et est inscrit sur une des listes en lice pour la campagne des prochaines élections fédérales agendées en octobre prochain. Un transfert d'équipe qu'il assume pleinement et qui, quelque part, l'amuse aussi. "Quand j'étais au Parti socialiste (PS), tout le monde me prenait pour un PDC" , dit-il.

De la tourmente de 2008 qui l'a obligé à quitter la syndicature de Nyon pour des questions de domiciliation fiscale, Alain-Valéry Poitry certifie qu'il a "digéré l'ingratitude" dont il a fait l'objet. Mais à travers des petites remarques, des paroles, on sent que la digestion a été difficile. "Le monde politique est le plus violent que je connaisse. Parce que la politique relève de l'émotionnel alors que celui des affaires, par exemple, du rationnel" , analyse-t-il en expert. Le départ de la place du Château, les liens créés par des années de présence au sein de l'assemblée délibérante puis de l'exécutif qui sont rompus du jour au lendemain, le regard des autres, l'expérience d'une certaine solitude. "Je n'étais pas le type le plus à plaindre puisque j'avais mon bureau d'avocat, mais pour mes proches, ça été une période difficile", confie-t-il. L'expérience, toujours, lui fait dire que l'on ne doit jamais se moquer des gens qui perdent une élection, parce que cela touche au plus profondément de l'être.

N'empêche, en dépit des coups reçus, il repart en campagne, certes d'une manière moins exposée que lorsqu'il conduisait les couleurs socialistes au sein de la Municipalité de Nyon, mais avec la même envie d'être élu. L'appel de la campagne a été plus fort. Et la personnalité de Jacques Neirynck, tête de sa liste, déterminante. "C'est un type intelligent, cultivé et qui a toujours une idée d'avance" , relève-t-il, ajoutant, non sans une certaine satisfaction, qu'il a réussi à inscrire son collègue sur Facebook.

Retour dans le débat local sur les réseaux sociaux

Facebook, justement. Quelque part, le réseau social a eu un rôle annonciateur dans le retour d'Alain-Valéry Poitry. C'est par ce biais qu'il a renoué avec le débat citoyen, avec quelques phrases percutantes, très remarquées, après un si long silence. Durant le week-end pascal, il a ainsi participé à un groupe de discussion pour évoquer l'importance de NRTV, une chaîne de télévision, rappelle-t-il, qu'il avait aidé à créer avec Gaston Nicole. L'opposition du Conseil intercommunal du Conseil régional au financement d'un nouveau projet a eu raison de son mutisme. S'il s'est toujours refusé de critiquer son successeur à la tête de l'exécutif nyonnais parce que, souligne-t-il, cela ne se fait pas, et que ses prédécesseurs ne l'avaient jamais fait, en revanche, il n'a pas changé d'avis sur le Conseil régional. Syndic, il a toujours refusé que Nyon adhère à cette instance et, des années après, il campe sur sa position, conforté par l'échec du Programme des investissements régionaux (PIR). "On a créé une bureaucratie, un mille-feuille administratif", tempête-t-il, comme au temps où il bataillait avec les élus nyonnais plutôt favorables à une adhésion.

Aujourd'hui, avec cette campagne des fédérales, c'est comme si Alain-Valéry Poitry voulait retrouver une certaine adrénaline, mais à un autre rythme que ce qu'il avait connu avec les socialistes, qui ont de toute façon des moyens financiers et structurels plus importants que le PDC. "J'y vais modestement" , observe-t-il. Assurant que beaucoup de personnes engagées dans la politique ont un énorme besoin de reconnaissance, "le mien est modéré par rapport à certains", affirme-t-il. Parce que, précise-t-il, il a réussi à trouver un équilibre entre sa famille, son travail et la politique. Quatre mois de campagne dont il peaufine le plan de bataille avec une certaine gourmandise.

"Après, on verra bien" , conclut-il.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

Trending Articles