Révélation jazz du moment, Guillaume Perret & The Electric Epic s'est produit samedi soir. Interview d'avant-concert.
DANIEL GONZALEZ
daniel.gonzalez@lacote.ch
Originaire d'Annecy et ancien professeur à l'Ecole de jazz et de musique actuelle de Lausanne, Guillaume Perret parcourt le monde avec son groupe The Electric Epic en malaxant jazz, funk et métal. Samedi au Club Tent, avec son saxophone déchaîné, il a sublimé des morceaux qui empruntaient tant à Rage against the machine qu'à George Clinton. Déroutant, mais systématiquement captivant. Avant sa prestation, le jazzman nous a parlé de son univers musical et de ses envies de cinéma.
Comment s'est passée votre rencontre avec la musique et le saxophone en particulier?
Ce sont mes parents qui m'ont transmis l'amour de la musique. Avec eux j'ai écouté énormément de classique, mais aussi du rock psyché et progressif. Par la suite, ma culture musicale s'est enrichie de nombreuses racines jazz, comme Frank Zappa. Ma rencontre avec le saxophone s'est faite au conservatoire un peu par hasard. J'ai soufflé dans cet instrument et il s'est produit quelque chose de magique.
En fusionnant le jazz avec du métal et du funk, vous souhaitez démocratiser un genre souvent considéré comme élitiste?
Le jazz n'a jamais cessé d'évoluer, c'est l'une des caractéristiques de ce genre musical. Mais, certains musiciens sont allés tellement loin dans la technique en cherchant des effets toujours plus pointus, qu'ils en ont oublié le plus important: la musique. Pour moi, l'essentiel, c'est de prendre le public au coeur et aux tripes. Dans mes concerts, tant le puriste du jazz que l'amateur de rock y trouveront leur compte.
Hormis la scène, vous composez beaucoup pour le théâtre. Et le cinéma fait-il partie de vos projets?
Clairement! J'ai déjà travaillé pour des courts métrages, mais j'aimerais avoir l'opportunité de composer pour un long métrage. Je rêverais d'écrire pour David Lynch, Tim Burton ou Terry Gilliam. Quitte à rêver, autant le faire en grand, non? (Sourire.) Tous ces réalisateurs explorent sans cesse des mondes parallèles, qui me correspondent.
Qu'est-ce qui vous attire dans l'univers de ces cinéastes?
Je suis attiré par tout ce qui est du domaine du magique. J'apprécie particulièrement les influences rétro-futuristes. C'est de cette manière que j'espère décloisonner le jazz en amenant les gens vers une forme d'au-delà. Je revendique un côté onirique et mystérieux dans ma musique.
Quels sont vos projets?
Je prépare un concert à La Cigale à Paris avec un dessinateur de bande dessinée. Pendant que je jouerai, il réalisera en direct diverses planches en lien avec le thème de l'Atlantide (ndlr: cette île engloutie présente dans plusieurs récits de la mythologie grecque) .