Les Services industriels de Genève effectuent deux jours de prospection à Commugny, Coppet et Founex.
MARIE-LAURE BIANCONCINI
bianconcini@lacote.ch
Pilotés par le canton de Genève, les Services industriels de Genève (SIG) prospectent durant deux jours le sous-sol de Commugny, Coppet et Founex. Il ne s'agit pas du tout d'une incursion d'un canton voisin en Terre Sainte, mais tout simplement de réaliser une cartographie du sous-sol du Grand Genève afin de déterminer si les conditions géologiques permettent le développement de la géothermie de moyenne profondeur, entre 500 et 1500 mètres.
Cette prospection s'intègre dans le programme Géothermie 2020 qui vise à prospecter le sous-sol du bassin genevois.
Objectif: cartographier le sous-sol
"On peut parler d'un endroit où la géologie est vraiment inconnue. Et des anciennes cartes présument d'une faille dans ce secteur", explique Michel Meyer, responsable de la géothermie aux SIG. Il complète qu'il s'agit d'un programme cantonal qui réalise depuis une année des tests de prospection dans le canton de Genève et s'étendra jusqu'en 2020. "Il vise à faire une cartographie d'ensemble du canton. Il faut savoir que des périmètres géographiques souffrent à différents endroits d'un manque de connaissances. Notamment de toute la rive droite du canton, dont Versoix et l'enclave de Céligny. Les communes de Terre Sainte sont un peu à cheval dans cette zone et elles couvrent cette partie mal connue."
Méthode comparable aux échographies
Entre hier et aujourd'hui, une camionnette sillonne plusieurs routes situées entre Commugny, Coppet et Founex. "La méthode principale utilisée lors de ces tests vise à envoyer des ondes sonores dans le sol. Celles-ci se propagent dans le terrain et lors des changements des zones géologiques, ces dernières sont réfléchies et font un écho qui peut être capté en surface. On peut les comparer aux sonars des bateaux ou aux échographies. Pour envoyer cette onde sonore, l'équipe travaille avec une chute de poids de quelques centaines de kilos qui est lâchée d'une hauteur de trois mètres et donne l'impact. Une chute qui n'endommage pas la chaussée et ne cause pas de nuisances majeures. Cela permet d'obtenir une image du sous-sol d'environ 1500 mètres de profondeur . Ces tests devraient permettre de positionner les couches de calcaire et de voir s'il y a des failles existantes afin de déterminer si les écoulements d'eau sont suffisants pour développer la géothermie" , ajoute le responsable.
Outre la réalisation d'une cartographie du sous-sol à l'échelle du Grand Genève, cette prospection permettra de faire le lien entre le centre du bassin et les montagnes environnantes, soit le Jura, le Salève et Vuache. Elle fournira des informations sur la chaleur et l'écoulement d'eau, éléments indispensables à la géothermie.
Intérêt montré par l'association ARSCO
C omme l'explique Jean-Claude Trotti, président d'ARSCO, association intercommunale pour l'entretien et la construction des infrastructures scolaires et d'intérêt publics des communes de Terre Sainte, les SIG sont entrés en contact avec leur association. "Nous sommes particulièrement intéressés par la géothermie pour le projet de la piscine-patinoire des Rojalets à Coppet. Actuellement nous avons un projet de géothermie de faible profondeur qui compte 26 sondes. Si les tests qui se déroulent actuellement s'avèrent positifs, un forage serait effectué à moyenne profondeur, entre 600 à 800 mètres non loin des Rojalets. De plus, ARSCO étudie actuellement le remplacement des chaudières à mazout des bâtiments scolaires et sportifs du collège des Rojalets, qui arrivent au bout, par des énergies renouvelables. Si ce forage se révèle positif, ce serait particulièrement intéressant vu la proximité. Cependant, pour l'instant, rien n'est sûr. Nous attendons les résultats de la prospection."
En complément, après les tests menés il y a une année dans la région genevoise, une prochaine campagne sera menée cet automne, vraisemblablement dans des communes genevoises mais aussi vaudoises situées cette fois au pied du Jura.