Quantcast
Channel: La Côte - News - Nyon
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

Rentrée de l'EPCN à Nyon

$
0
0

Les apprentis suisses ont fait leur rentrée. Le futur des jeunes préparant un CFC ou une maturité professionnelle passe par un parcours en école et une formation dans le monde de l'entreprise. La mission de l'Ecole Professionnelle Commerciale de Nyon est de proposer une formation solide pour les futurs professionnels du commerce tout en répondant aux demandes des entreprises de la région. Cette année l'école, dirigée depuis février dernier par Jérôme Pittet, propose une nouveauté majeure répondant aux besoins du tissu économique de la Côte, une filière bilingue.

En Suisse, quand on est un apprenti, on a toutes les chances de trouver un travail. Le fait d’avoir occupé une place dans une entreprise permet d’être confronté au marché du travail dès le plus jeune âge (16 ans), de se faire connaître des patrons et de se constituer un réseau. Bref, en Suisse les apprentis (75% en Suisse romande, 85% en Suisse allemande!) ont un temps d’avance sur leurs voisins européens. Ces systèmes de formation comme l'école professionnelle découlent d’une tradition basée sur le pragmatisme. Les acteurs économiques regardent où sont leurs besoins et veulent former du mieux possible leurs employés. 

L’apprentissage a été généralisé fin du 19e siècle, les entreprises ont bien compris à cette époque qu'il fallait un personnel formé sur la durée. Elles ont donc fait perdurer ce modèle jusqu'à ce qu’il soit régulièrement cité en exemple par des voisins européens curieux voire admiratifs de la formation des jeunes suisses. Dans les années à venir, si on continue à y mettre des moyens, ce modèle pourrait s’exporter. En attendant, les jeunes apprentis de l’EPCN à Nyon ont fait leur rentrée. Entretien avec le nouveau directeur de l’établissement Jérôme Pittet sur les nouveautés majeures proposées aux élèves-apprentis et à la philosophie de l'enseignement de l'établissement.

Quel a été votre parcours avant de prendre la direction en février dernier de l'EPCN?

Je suis un pur produit de l’école valaisanne (Saint-Maurice) puis de l’Uni à Lausanne… J’ai ensuite obtenu un MBA à Genève et j'ai travaillé en entreprise. Je suis donc un ancien élève du collège et du gymnase, pas un ancien apprenti. Après mon expérience dans le privé, j’ai enseigné la culture générale aux apprentis de la construction à Morges jusqu’en février dernier, par conviction.

Quels sont les évolutions des effectifs de l’EPCN cette année?

On est aux environs de 550 élèves, c’est stable cette année. C’est assez mouvant en général.

Votre rôle est-il d’assurer une promotion efficace de ce que l'école à offrir?

En effet, le but est de faire la tournée des collèges de la région pour faire connaître l’EPCN et les nouvelles filières proposées comme la filière bilingue français-anglais en maturité professionnelle commerciale post-CFC (voir vidéo ci-dessous).

Le tissu économique local compte-t-il sur vous pour former leurs futurs employés? 

Il y a beaucoup de besoins en apprentis avec la maturité professionnelle. C'est vrai que les nombreuses entreprises qui recrutent dans la région sont internationales (ndlr: certains sièges européens d’entreprises américaines notamment) et elles sont installées sur La Côte. On va les recevoir ici cette année. On veut leur montrer ce qu'on propose aux apprentis comme différentes options. L'EPCN bénéficie de conditions idéales pour lancer cette filière bilingue, son emplacement, ses infrastructures toutes neuves… Genève avait commencé avant nous et à part Genève, on est les seuls à avoir créé ce genre de filière dans toute la Romandie. Tous les jeunes viennent avec un CFC et passent leur maturité en une ou deux années. Pour 2016-2017, on aimerait ouvrir un cursus "intégré" en trois ans avec un apprentissage assorti. 

Cela correspond à s'ouvrir au monde. Le département a fait un effort supplémentaire en inaugurant une maturité gymnasial français-italien. Il y a aussi des projets avec Fribourg d'une maturité professionnelle français-allemand. Comme nous nous adaptons au tissus économique local, s'il y avait des besoins en allemand, on irait dans cette direction.

Quel a été la teneur de votre discours ce lundi?

J'ai tenu à recevoir les élèves dès 8 heures 15. En quatre points, j'ai dit que l’apprentissage était un contrat avec des droits et des obligations. On leur demande une présence aux cours comme dans un travail. Je leur ai rappelé qu'il fallait beaucoup travailler car l’apprentissage est très exigeant dans le commerce. Il y a trois notes minimum par semestre et par branche, donc on n’a pas le temps de traîner. Je leur demande enfin de respecter les enseignants et les locaux. Ce n’est pas un discours accommodant mais le monde du travail est un monde dur, on est là pour les préparer à ce qui les attend. Il faudra se battre, donc il n’y a pas de raisons qu’on ne leur transmette pas ce message. 

Vous proposez des conférences et vous partagez certains locaux avec le Gymnase cantonal de Nyon, c'est une ouverture aux autres et au monde?

Ça fait partie de nos ambitions, on est attentif à cette ouverture au monde. Mais on a un gros programme et il est obligatoire. Comme on a peu de semaines, il faut réussir à caser ce programme. L’apprentissage est une voie royale, 4 élèves sur 5 dans le post-obligatoire a choisi cette filière professionnelle et l’apprenti pourra peut-être utiliser une passerelle avec d’autres formations plus académiques ou une maturité professionnelle plus tard. Quand on est chez nous, le parcours ne fait que de commencer. Du moment qu’on a la volonté de réussir, tout est possible.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

Trending Articles