La formation initiale manquait. La première volée vient de recevoir son CFC.
BERTRAND FAVRE (TEXTES ET PHOTOS)
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Ils travaillent dans l'ombre et fabriquent du rêve: ce sont les techniciens de scène qui, derrière les rideaux, en régie ou dans les coulisses, mettent tout en oeuvre pour la bonne marche du spectacle et le plaisir du public. Depuis 2011 seulement, ce boulot mystérieux porte le nom de techniscéniste. Désormais, on peut l'apprendre officiellement: quatre ans d'un apprentissage extrêmement dense où l'on touche à la lumière, au son, aux effets spéciaux, à la scène, bref à toute la technique du spectacle, avec à la clé un CFC. La première volée de techniscénistes romands vient de recevoir son certificat. Deux femmes et sept hommes sont désormais officiellement habilités à assurer aussi bien l'éclairage, les effets spéciaux, la sécurité, l'enregistrement et la projection vidéo que la sonorisation, la construction de décor et l'installation de scène.
Formation duale: pratique et théorique
"Avant, on se formait sur le tas, on était technicien du spectacle. Un apport théorique et pratique manquait dans ce domaine pour que la profession soit reconnue. Aujourd'hui, l'appellation de technicien ne s'applique plus à une formation de base. On se forme donc en tant que techniscéniste et l'on peut ensuite se perfectionner afin d'obtenir un brevet fédéral de technicien du son ou du spectacle" , explique Thomas Jäggi, chargé des formations techniques chez Artos (Association romande technique organisation spectacle).
Des cours à la Manufacture à Lausanne
Conçue en mode dual, la formation pratique s'acquiert au sein d'une entreprise formatrice (théâtre ou prestataire de service dans le domaine de l'événementiel), alors que l'enseignement théorique se donne à raison d'un ou deux jours par semaine à la Haute école de théâtre de Suisse romande (HETSR) de Lausanne: la Manufacture.
Des cours interentreprises, organisés par Artos sous forme de modules, complètent la formation: "C'est l'occasion d'aborder un thème de façon rigoureuse, sous l'angle des bonnes pratiques" , souligne Thomas Jäggi, visiblement très satisfait de cette première volée qui a fait preuve de beaucoup de résilience. "Les élèves ont beaucoup appris en raison du dynamisme et de l'enthousiasme des formateurs qui voulaient presque, en quatre ans, leur inculquer vingt ans de pratique!", plaisante-t-il.
Depuis la mise en place de ce nouvel apprentissage, 46 étudiants de Suisse romande suivent ce cursus, dont trois qui habitent la région de La Côte.