Le groupe belge est en tête d'affiche de la première soirée du festival. Rencontre avec Patricia Vanneste.
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C'est parti pour le 11 e Jval Openair. Dès ce soir, groupes suisses et étrangers se succéderont sur la scène du domaine de Serreaux-Dessus. A commencer par Balthazar, quintet pop venu de Flandre-Occidentale. En dix ans d'existence et trois albums finement produits, la bande s'est taillée une solide réputation dans le circuit alternatif européen. Et elle ne devrait pas tarder à conquérir les Etats-Unis. Patricia Vanneste, violoniste et claviériste, revient pour nous sur le développement d'un groupe en plein boom.
Balthazar est actuellement en pleine tournée. Vous jouez parfois six soirs par semaine. Cela vous effraie-t-il lorsque vous regardez la liste de concerts qu'il vous reste à faire jusqu'à décembre?
Un peu. Mais il nous est déjà arrivé de partir un mois et demi sans rentrer à la maison. Et là, cela fait déjà trois mois que nous donnons des concerts. Nous sommes donc habitués. Ce qui est surtout important, dans ce type de tournée, c'est de trouver des choses à faire pour s'occuper. Parce qu'il y a souvent de longs moments d'attente avant les concerts.
Comment meublez-vous ce temps libre?
Nous en profitons pour enregistrer de la musique. Nous emportons tous des petits studios portables. Nous avons aussi l'intention d'emmener des vélos pliables pour pouvoir se déplacer depuis les salles de concerts qui sont souvent situées hors des villes. Je vais aussi m'occuper de concevoir un faire-part pour ma soeur, qui est enceinte. Et je vais travailler sur un projet de lieu alternatif que j'aimerais ouvrir à Gand, où je vis actuellement.
La tournée passera par les Etats-Unis. C'est une première pour le groupe?
Nous avons déjà joué à New-York, Los Angeles et Houston. Mais c'est la première fois que nous faisons une véritable tournée là-bas. Nous avons encore une vision très romantique de ce pays. C'est une expérience qu'on se réjouit de faire.
Vous êtes encore inconnus là-bas. Comment cela va-t-il se passer?
Nous allons nous produire principalement dans des petites salles, des bars, des cafés. Mais, heureusement, des agents ont déjà fait un peu de promotion pour nous là-bas.
L'Angleterre est également une étape importante du "tour". Comment y êtes-vous reçus? On dit que les conditions y sont particulièrement rudes.
Oui, c'est vrai. Il n'y a souvent pas de loges, pas de boissons, pas de nourriture dans les salles. C'est vraiment très spécial. Peut-être que cela est dû à la culture. Les groupes anglais ont une longue histoire et, du coup, une certaine arrogance envers les groupes étrangers. Mais dès que l'on arrive à un niveau de reconnaissance un peu plus important, les conditions sont les mêmes que dans n'importe quelle autre salle d'Europe.
Cet été, vous avez notamment joué au célèbre festival anglais de Glastonbury. Racontez-nous.
On s'attendait vraiment au pire et finalement tout s'est très très bien passé. Nous étions programmés à une heure du matin, sous une tente assez grande. Il y avait beaucoup de monde. Et pas que des gens complètement saouls!
En bref, tout roule pour le groupe. Mais ce succès ne vous met-il pas la pression en termes de composition musicale? Si un album n'est pas bon, vous avez désormais beaucoup à perdre.
En réalité, il s'agit surtout d'une pression liée au temps. Nous donnons beaucoup de concerts et c'est un challenge de trouver des moments de libre pour composer. Bien sûr, il y a aussi une pression de qualité. Mais on a toujours écrit pour nous- mêmes avant d'écrire pour le public. Notre objectif est surtout que chaque nouvel album soit meilleur que le précédent.
Comment voyez-vous le futur du groupe? Grandir encore ou poursuivre sur cette voie?
Nous voulons bien sûr continuer de grandir. Surtout sur les marchés anglais et américain. C'est ça notre objectif 2015-2016. Nous voulons aussi garder notre rythme de parution, soit un nouvel album tous les 2 ou 3 ans .