Deux conseillers ont récemment donné leur démission d'un parti dont les figures changent.
Il y a le PS qui gagne, avec récemment l'arrivée du conseiller Alexandre Démétriadès comme plus jeune député du canton au Grand Conseil, et celui qui règle ses comptes à l'interne. Quelques semaines après le départ de Raymond Carrard, figure du parti, voilà que Braulio Mora, 32 ans, a lui aussi donné sa démission, comme annoncé lundi soir au Conseil communal. Et ce alors qu'il devait accéder, lors de ce même Conseil, à la 2 e vice-présidence du bureau. Et donc au perchoir en 2016, année d'élections communales. Officiellement, le jeune conseiller socialiste a évoqué, dans une lettre lue par le président, un besoin de mieux gérer son temps à l'orée d'une future paternité. Officieusement, les tensions au sein du PS de Nyon et les attaques personnelles dont il a été l'objet ont fini par user. "Il y a des gens formidables dans le groupe, mais aussi un certain esprit de clan et un ton utilisé parfois qui ne me plaisent pas du tout." Plus concrètement, c'est son travail au sein du bureau du Conseil qui a été régulièrement pointé du doigt, notamment par la présidente du groupe Jessica Jaccoud. Mais pour celle-ci, il faut circuler, il n'y a rien à voir: "Il n'y a pas de souci chez nous, même si nous venons de perdre deux personnalités qui ont beaucoup donné. Nous respectons leur choix de vie." Choix de vie? Oui, car effectivement la démission de Braulio Mora est aussi mue par le souci de privilégier sa vie privée: "Dans une ambiance de parti où l'on n'est plus totalement à l'aise, qui ne permet plus un équilibre entre vie privée, professionnelle et politique, il faut savoir définir des priorités. Fonder une famille est pour moi la chose la plus importante. Depuis mars, quand j'ai appris que j'allais être père, j'ai songé à quitter mes fonctions. Le climat actuel n'a fait qu'accélérer le processus."
Brouillé au sein du PS, Braulio Mora reste pourtant une personne appréciée au sein du Conseil. Pour preuve, il a récolté, lors de l'élection du 2 e vice-président, et alors qu'il était absent de la séance, 27 voix. C'est son ex-collègue de parti Claude Farine qui a été élu.
Pour le PS, à trois ans des prochaines élections, il va s'agir de régler les problèmes internes, comme cela a été le cas, en vain, samedi dernier lors d'assises du groupe. En effet, d'autres figures du parti devraient quitter les rangs prochainement, déménagement oblige. RODOLPHE HAENER