Des conseillers communaux nyonnais proposent une alternative à la construction d'un immeuble.
On se souvient que la Municipalité de Nyon avait déposé, en août dernier, un préavis accordant un droit de superficie à l'Etablissement vaudois pour l'accueil des migrants (EVAM) pour construire un foyer pour requérants d'asile de 33 logements au chemin des Tines. Un projet qui avait suscité l'opposition d'une majorité de riverains et fait l'objet d'une pétition qui a recueilli 930 signatures. Alors que les conseillers communaux chargés d'examiner en commission cette proposition n'ont toujours pas rendu leurs rapports*, douze élus issus de l'UDC, du Parti libéral radical, des Verts, des Vert'lib et du Parti indépendant nyonnais présentent une alternative, dans le cadre d'un postulat. Elle s'intitule " Nyon, ville pilote en matière d'accueil des requérants d'asile". Dans ce texte, ils jugent "inadéquat" le projet de la Municipalité; la construction de cet immeuble ne ferait, disent-ils, que favoriser la création de ghettos. Ils veulent que lorsque la Ville met à disposition des droits de superficie à des coopératives, elle les oblige à réserver des appartements pour ces personnes. Des logements qui, expliquent-ils, pourraient être remis sur le marché lorsque les demandes de l'E VAM sont moins importantes.
Cheville ouvrière de cette initiative, l'UDC Sacha Soldini a toujours été aux côtés des pétitionnaires. Pour lui, cette proposition permettrait une mixité sociale. Persuadé que le projet de la Municipalité et de l' EVAM déboucherait sur un référendum si le Conseil l'accepte, selon lui, la solution qu'il défend permettrait d'apporter une réponse satisfaisante tant envers la population que par rapport aux exigences du Canton. "En persistant sur une idée, on risque de tout bloquer" , craint-il. Un avis partagé, de l'autre côté de l'échiquier politique, par le Vert Christian Puhr, autre signataire de ce texte. "Nous ne devons pas courir le risque d'un référendum, ce ne serait pas flatteur pour l'image de Nyon" , insiste-t-il. Il souhaite que la Municipalité retire son préavis et examine ce postulat attentivement.
Si aucun socialiste n'a signé ce postulat, ce n'est pas uniquement parce que le préavis concernant le projet des Tines est signé de leur collègue la municipale Stéphanie Schmutz. "C'est un piège de l'UDC" , tempête Alexandre Démétriadès, chef de file de ce groupe. Pour lui, le projet municipal permet de respecter rapidement les exigences du Canton, contrairement à un postulat dont la concrétisation demanderait beaucoup plus de temps. Les socialistes devraient peaufiner leur intervention en réunion de groupe ce mercredi. Le débat lors du Conseil du lundi suivant devrait être argumenté, de part et d'autre... MCF
* Selon nos informations, les élus sont divisés: ce préavis ferait l'objet d'un rapport de minorité et d'un autre de majorité.