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Les syndicats dénoncent l'attitude de Coop et Migros envers le Bangladesh

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Manifestation devant le centre commercial de La Combe hier matin.

"C'est une grosse déception. Nous sommes à 8 jours de Noël et cela fait 8 mois qu'une tragédie s'est produite au Bangladesh, où 1200 personnes sont mortes, mais Migros et Coop refusent de signer l'accord!" Ces mots, ce sont ceux de Philip Jennings, secrétaire général d'Uni Global Union. Ce lundi matin, le syndicat, soutenu par Unia, s'est donné rendez-vous devant le centre commercial La Combe pour crier son incompréhension.

Le 24 avril 2013 dans la banlieue de Dacca, au Bangladesh, une usine de 8 étages s'effondrait. Un énième accident mettant en lumière les conditions de travail locales. Si Uni Global Union travaillait déjà sur le projet de rendre ces usines plus sûres, la catastrophe d'avril a permis d'accélérer les procédures et de médiatiser l'action. Dans un but très simple: impliquer les marques qui font produire au Bangladesh. Leur demander de garantir de bonnes conditions de travail et, pour ce faire, donner leur accord à des enquêteurs indépendants. Un succès pour Uni Global Union puisque 120 marques de mode (H & M, Zara, etc..) ont signé l'accord.

Mais Migros et Coop, qui vendent des marques produites au Bangladesh, refusent toujours de donner leur aval. "Dans leur publicité, ils (ndlr: Migros et Coop) parlent de développement durable. Là, c'est un cas concret." Philip Jennings poursuivra son intervention par quelques attaques encore: "Ce n'est pas digne de leur part, pas correct, et pas fidèle à leurs racines."

La présence d'Yves Defferrard et du syndicat Unia est, elle, dictée par la solidarité des camarades syndicalistes, mais aussi par inquiétude pour l'image de la Suisse que ces deux géants de la distribution renvoient à l'international. "Il n'est absolument pas normal que Migros et Coop refusent de signer cet accord. Je suis très préoccupé par leur position."

 

Leur propre programme

 

A Migros, on salue certes l'initiative d'Uni Global Union, mais on n'est pas encore sûr de la signer. "Les événements du Bangladesh nous ont profondément choqués, explique Martina Bosshard, porte-parole de Migros Suisse. Mais pour l'heure, on se concentre sur nos fournisseurs via le programme BSCI (ndlr: Business Social Compliance Initiative, un programme assurant depuis 2003 le respect des droits sociaux des ouvriers). "

Migros, dont 2% du chiffre d'affaires du textile provient du Bangladesh, ne ferme donc pas la porte, mais préfère pour l'heure son propre programme de contrôle. Même son de cloche chez Coop: "Les textiles du Bangladesh font à peu près 0.2% du volume d'approvisionnement du groupe Coop, détaille par courriel le porte-parole Ramón Gander. Nous nous concentrons depuis longtemps sur le contact direct, étroit et éprouvé avec des fournisseurs qui correspondent aux critères de BSCI. Nous connaissons la situation sur place et nous collaborons uniquement avec des producteurs de textiles qui remplissent des standards de protection contre l'incendie et de sécurité très hauts."

Seulement, BSCI ne garantirait pas l'état des bâtiments eux-mêmes, dont la vétusté est souvent avérée. Et fatale.


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