Le zoo de la Garenne a relâché un chevreuil accidenté, puis soigné.
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Moment d'émotion hier matin, dans un pré en bordure de forêt, au-dessus de Le Vaud. Les responsables du zoo de la Garenne et le surveillant de la faune, Patrick Deleury, procédaient au lâcher d'un jeune chevreuil. Celui-ci avait été ramassé au bord de la route cantonale reliant Le Vaud à Marchissy, le 26 novembre. Après presque un mois de soins dans le parc animalier, le jeune herbivore retrouvait la liberté.
" Cette jeune femelle, probablement portante, ne souffrait visiblement ni de fractures ni d'hémorragie grave. Par chance, il n'a pas été nécessaire de l'abattre ", se réjouit le surveillant de la faune, Patrick Deleury. Michel Gauthier-Clerc, nouveau directeur de la Garenne, également vétérinaire, nuance cependant: " Elle souffrait d'hémorragie interne. Elle ne pouvait pas marcher et était presque inconsciente. Nous lui avons donné des antibiotiques et un traitement anti-inflammatoire et l'avons placée dans une pièce chauffée où elle ne pouvait faire qu'un minimum de mouvements. Nous l'avons réhydratée, car lorsque vous avez une hémorragie votre corps doit se réhydrater, et l'avons spécialement surveillée. Elle devait rester au calme absolu. Après quelques jours, voyant son état s'améliorer petit à petit, et comme elle devenait de plus en plus vive, nous l'avons placée dans un enclos, dehors, toujours à l'isolement. Enfin, lorsque nous avons constaté qu'elle se nourrissait bien et semblait avoir repris la forme, nous avons estimé qu'il était temps de la relâcher" .
Cette action, aussi belle soit-elle, n'est-elle pas en contradiction avec le Service cantonal de la faune, qui procède à des tirs de régulation? " Non ", s'exclame Patrick Deleury. " Nous ne procédons jamais à des tirs de régulation sur les chevreuils! Cette population est en baisse constante depuis quelques années. Nous supposons que c'est à cause de la pression que lui font subir non seulement plusieurs prédateurs, mais aussi probablement les chiens et la circulation automobile. La population de cerfs, qui est en croissance dans la région, a peut-être aussi un rôle à jouer dans cette baisse, tout comme les conditions climatiques, avec des hivers longs et froids ces dernières années. A vrai dire, nous n'en savons rien pour le moment ", relève le surveillant de la faune.
Quoi qu'il en soit, à peine relâché, l'animal a filé tout droit en direction de la lisière, faisant une petite pause en bordure de pré avant de s'élancer dans la forêt.