Quantcast
Channel: La Côte - News - Nyon
Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

Drôle de méthode de soins...

$
0
0

Un ancien infirmier comparaît depuis hier pour avoir abusé de la détresse de deux patientes. Le procès se poursuit ce jour.

suter@lacote.ch

L'une de ses victimes a déposé plainte, l'autre pas. Mais toutes deux ont été fortement traumatisées après que leur chemin a rencontré celui de Marc*, infirmier à l'hôpital de Prangins. Ce soignant comparaissait hier devant la Cour correctionnelle de La Côte, à Nyon, pour actes d'ordre sexuel avec des personnes hospitalisées et abus de la détresse. Il a admis tous les faits reprochés. Mais pour lui, il s'agit de " pratique illégale et bénévole d'assistant sexuel ".

Ses deux victimes ont dû se soumettre à plusieurs reprises à des relations sexuelles complètes. Le prévenu, un Français d'une trentaine d'années, n'exerce plus sa profession en Suisse. Dès la dénonciation des faits, en novembre 2010, il a été placé en détention provisoire durant 80 jours. L'audience se poursuit ce jour avec le réquisitoire de l'avocat général et les plaidoiries de la défense et de la partie civile.

La détresse de sa victime est encore palpable

Edith*, qui souffre de troubles bipolaires depuis plusieurs années, a été hospitalisée à plusieurs reprises dans des hôpitaux psychiatriques de différents pays. Jamais, cependant, elle n'a eu à subir de tels traitements... Alors que l'infirmier tente d'expliquer à la Cour que pour lui, il ne s'agissait "que" d'appliquer une thérapie à cette patiente dont il avait à coeur de soulager les souffrances, pour sa victime, la nature des faits est tout autre. Très perturbée, nerveuse, elle s'est soumise de bonne grâce aux questions du Tribunal. " Il s'est introduit dans ma chambre et a entretenu avec moi des relations sexuelles. Parfois, cela se passait dans la salle de soins du premier étage. Pour moi, il s'agissait d'en finir au plus vite. Je n'ai jamais osé dire non. J'étais dans un tel état que je ne me suis pas réellement rendu compte de ce qui m'arrivait. C'est une des raisons pour lesquelles je n'ai déposé plainte que près de deux ans après les faits. Je n'ai jamais été consentante. Et quand il affirme que je l'ai reçu chez moi, nue, je doute fortement que cela soit exact. Je suis quelqu'un de plutôt prude, jamais je ne me serais promenée ainsi devant lui. Mais je dois avouer que mes souvenirs sont parfois peu clairs ". Devant la Cour, pour justifier son comportement, l'infirmier a invoqué "un but thérapeutique visant à la réparation de sa patiente afin de lui apporter du réconfort ". Cependant, parfaitement au courant qu'il ne saurait être question d'entretenir des relations sexuelles avec une patiente, il lui a demandé de n'en parler à personne.

Il serait tombé amoureux de sa patiente

Sa deuxième proie, plus jeune, était suivie parce qu'elle était victime d'abus et de violence de la part de son père. Pour elle, cette relation était particulière. Elle était amoureuse de cet infirmier tellement gentil et bienveillant. Pour une fois, elle pouvait avoir confiance en un homme. Elle lui a écrit des lettres où il était clair qu'elle était sous l'emprise de ce soignant. Marc prétend avoir accepté de la traiter selon sa méthode, parce qu'il était convaincu d'avoir fait du bien à sa première victime. Et si, au début de la relation, il ne s'agissait que de lui prodiguer des "soins", finalement il serait, lui aussi, tombé amoureux. Il a continué à entretenir des relations, à son domicile, alors que la jeune femme était en convalescence. A plusieurs reprises, il lui a déclaré qu'il risquait de perdre son travail en agissant ainsi.

L'expert psychiatre, auteur d'un rapport sur l'infirmier, a révélé que dans les années trente, un médecin, le Dr Wilhelm Reich, avait développé "une thérapie orgasmique". Appelée aussi "thérapie par l'orgasme" et "végétothérapie" par son inventeur, elle a toujours des adeptes. Mais ce médecin est décédé dans une prison aux Etats-Unis en 1957. Son mouvement a fleuri sous une forme de médecine alternative qui est répandue au sein du milieu new age . Elle n'est cependant pas coutumière sous nos contrées et en aucun cas tolérée dans nos hôpitaux.

*Prénoms d'emprunt


Viewing all articles
Browse latest Browse all 3849

Trending Articles