Le soignant de l'Hôpital de Prangins est reconnu coupable.
L'infirmier de l'Hôpital de Prangins qui comparaissait la semaine passée pour répondre d'actes d'ordre sexuel avec des personnes hospitalisées et abus de la détresse ("La Côte" du 22 et du 23 janvier) a été condamné hier à deux ans de prison avec sursis cinq ans. Ce verdict est nettement moins sévère que ce qu'avait requis le Parquet, qui demandait trois ans de prison ferme et l'arrestation immédiate du condamné.
" C'est du bout des lèvres que nous vous octroyons le sursis complet ", relevait le président. La Cour a tenu compte du fait que cet homme n'a pas d'antécédents judiciaires. " Il a très mal supporté les 80 jours de prison préventive et a même tenté de se pendre dans sa cellule. La perspective de retourner en prison devrait suffire à le dissuader de recommencer ", arguait en substance le Tribunal. L'infirmier ne pourra pas pratiquer son métier en Suisse durant cinq ans. Il devra aussi indemniser sa première victime à hauteur de 15 000 francs. Elle est la seule à avoir déposé plainte et est, par conséquent, la seule à être indemnisée. Enfin, le condamné devra assumer des frais de justice à hauteur de 37 000 francs environ.
Culpabilité
Au sortir de la salle d'audience, le procureur Denis Mathey se disait satisfait que la Cour ait reconnu la culpabilité de cet homme. " J'imaginais que le Tribunal prononcerait une peine de 30 mois avec sursis partiel ", révélait-il. " Je vais étudier la jurisprudence et voir quelles ont été les peines prononcées dans des cas similaires. J'ai dix jours pour requérir, mais je ne sais pas encore si je vais le faire ou pas. ll ne pourra pas pratiquer en Suisse durant cinq ans, et cela aussi était important, notait-il. Il ne faut pas oublier que le Tribunal a toujours une certaine marge de manoeuvre. L'important était qu'il soit reconnu coupable ", a-t-il conclu.
Rappelons que cet infirmier a entretenu des relations sexuelles complètes avec deux patientes qui lui étaient confiées. Il prétend avoir agi à leur demande, et dans un but thérapeutique, tout en sachant pertinemment qu'il s'exposait à de graves sanctions. Pour la Cour, il ne fait aucun doute qu'il a profité du lien de dépendance qui existait entre lui et ses patientes.
Emotion
Au terme de la lecture du jugement, qui a duré plus d'une heure, la plaignante, la gorge remplie de sanglots, a remercié la Cour, son médecin, l'inspecteur de police et différentes personnes qui l'ont soutenue dans cette épreuve. Elle a émis le voeux que son indemnité pour tort moral soit versée au Secours d'hiver en Suisse.