Il y a 31 ans mourrait Hergé. L'occasion de raconter comment sa veuve a approché la Municipalité de Nyon de l'époque. Elle souhaitait installer sa fondation au bord du lac, soit à la villa Niedermeyer, soit à la villa Thomas, actuel conservatoire.
Lundi 3 mars sonne les 31 ans de la mort du plus célèbre auteur de bande dessinée, Georges Remi, dit Hergé. En mars 1994, la fondation Hergé annonçait son désir d’acheter un terrain en Suisse romande pour y installer un musée à la gloire de son icône indémodable, Tintin. Si les aventures du jeune reporter belge en terres nyonnaises, immortalisée dans l’album «L’Affaire Tournesol» sont connues sur le bout des doigts, nombreux sont ceux qui ignorent que le musée a failli voir le jour à Nyon, dans unes des villas Niedermeyer ou Thomas (actuel conservatoire) au bord du lac.
Et oui, tout cela n’a rien d’une folie, comme le rapporte Alain-Valéry Poitry, ancien syndic de Nyon: « On est entré en contact avec la veuve d’Hergé. Il y a eu des pourparlers mais ça n’a jamais abouti. Le problème était surtout de savoir qui payait quoi, qui faisait quoi...»
Un projet qui aurait offert au héros de BD un cadre d’exception:« La Municipalité avait acquis les villas au bord du Léman dans le but de préserver les rives du lac. Seulement, on ne savait pas vraiment quoi en faire. Après, on s’est aperçu qu’ouvrir un musée pouvait être une bonne solution. On a donc proposé d’en utiliser une pour en faire un musée dédié à Tintin. »
Pourquoi Tintin ? Ce choix est presque apparu comme une évidence pour les membres du Service culturel de la commune: «Quand on pense à l’Affaire Tournesol et à Nyon ça représente quelque chose quand même!» Alain-ValéryPoitry en est persuadé, ce musée aurait eu un retentissement considérable sur le tourisme local « Jusque dans les années 1990, la culture, c’était surtout un coût, on a voulu la transformer en avantage, qu’elle donne une identité à la ville, qu’elle soit la vitrine de Nyon. Le musée Tintin aurait été une entité touristique avant d’être artistique. ça nous aurait fait une publicité extraordinaire!»
Au delà de l’aspect touristique, c’est le cœur qui parle. Alain-Valéry Poitry ne cache pas que, comme beaucoup, il reste un admirateur du reporter à la mèche: «J’avais été très enthousiaste parce que je suis un grand fan de Tintin et je reste convaincu que ça aurait été vraiment un truc génial pour la ville.»
La Fondation Hergé a finalement posé ses valises à Bruxelles. Elle peut aujourd’hui se venter de posséder un musée exceptionnel en l’honneur de Geroges Remi et de son héros. Mais, une chose est certaine, musée ou pas musée, le passage de Tintin à Nyon reste et restera ancré dans les mémoires pour encore de longues années...