La chanteuse lucernoise présente son nouvel album à Nyon.
Heidi Happy (CH) + Nut Nut (CH)
Vendredi 21 mars, 21h30
Usine à gaz, Nyon
www.usineagaz.ch
aguenot@lacote.ch
Exit les guitares et les banjos. Après avoir paré sa folk des instruments traditionnels de la country, Heidi Happy lui insuffle une bonne dose de disco. La belle Lucernoise multi-instrumentiste s'est en effet offert de beaux synthétiseurs tout neufs pour accoucher de "Golden Heart", son cinquième album. Et cela fonctionne plutôt bien. Démonstration vendredi soir sur les planches de l'Usine à gaz.
Pour l'album "Hiding with the Wolves" (2011), le challenge était d'écrire pour un orchestre classique. Pour "On the Hills" (2012), il s'agissait de composer le plus rapidement possible un disque country. Et pour ce cinquième album?
L'idée était d'écrire des chansons qui venaient des tripes! Des morceaux très dynamiques, avec beaucoup d'émotions, allant d'un extrême à l'autre. Il s'agissait aussi de travailler avec de nouveaux musiciens. Seul Ephrem Lüchinger, au clavier, est resté de l'ancienne formation. Il y a désormais deux nouveaux membres dans le groupe, tous deux multi-instrumentistes. Ils chantent aussi très bien. Ce qui nous permet d'être très flexibles durant les concerts.
Sur ce nouvel opus, les synthétiseurs sont également très présents, bien plus qu'auparavant.
Cela vient de mon expérience de tournée en duo avec Ephrem Lüchinger. Nous avons beaucoup joué dans cette formule, ce qui nous a permis d'expérimenter l'électronique et les claviers. Et j'ai adoré ça! Cette dimension synthétique du disque a également une autre origine: les voyages en train. J'ai composé plusieurs des morceaux de l'album lors de mes déplacements, sans guitare, uniquement sur un ordinateur.
Du coup, la présence de ces instruments donne une touche très 80's à l'ensemble. C'est une période musicale qui vous a marquée?
Non, pas du tout! Je ne me souviens pas avoir écouté du disco à la maison quand j'étais plus jeune. Je serais même incapable de vous citer un artiste de cette période et de ce style. Cette musique 80's, je l'ai uniquement entendue à la radio, par hasard. C'est donc uniquement avec mon instinct que je me suis plongée dedans.
Cette utilisation des claviers a-t-elle modifié votre façon de composer?
Disons que ça l'a surtout rendue très ludique. Tout d'abord, parce que c'était nouveau pour moi. Ensuite, parce que j'ai toujours envisagé l'utilisation des synthétiseurs avec une certaine ironie. Auparavant, je les utilisais surtout pour faire des plaisanteries, composer des morceaux de "dance" comiques pour des amis.
Parlons de la tournée. Maintenant que "Golden Heart" est sorti, vous allez sillonner les clubs. Une semaine après votre concert à l'Usine à gaz, vous vous envolerez d'ailleurs pour la Russie. C'est une première pour vous?
Non, ce sera la deuxième fois. J'y ai donné quelques concerts l'an dernier. C'est d'ailleurs là-bas que j'ai écrit le morceau "La Danse", à 1 heure du matin!
Vous étiez sous l'emprise de la vodka?
Non, pas encore à ce moment-là! (Rires)
Plus sérieusement, les conditions de tournée sont-elles rudes dans ce pays?
Non, pas du tout. Les gens que nous avons rencontrés étaient tous extrêmement aimables, le public très reconnaissant. Pour cette nouvelle tournée, je vais jouer en solo mais je serai accompagnée par ma meilleure amie qui se chargera du son et des lumières. Nous nous déplacerons en train et en bus. Finalement, c'est un peu comme pour l'Angleterre où on dit toujours que les conditions y sont extrêmement difficiles pour les musiciens. J'y ai joué l'an dernier et ce n'est pas si dur qu'on pourrait le croire.