La direction et les employés ont convenu d'un plan social. La procédure pour s'installer à Zoug peut reprendre.
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La procédure de consultation du personnel de l'entreprise Shire, à Eysins, a pris fin lundi après-midi. La direction et les employés ont convenu d'un plan social.
" Ces discussions, auxquelles ont participé les conseillers d'Etat Philippe Leuba et Pascal Broulis et une délégation des employés, se sont déroulées dans un esprit constructif et de manière ouverte ", relevait la porte-parole de Shire, Nicole Barraud. Mais la société ne remet pas en question son déménagement à Zoug. " Nous allons pouvoir remettre ce dossier en route, relevait l'attachée de presse. Au début de l'année prochaine, nous y verrons plus clair, et saurons alors combien de personnes nous suivent. Ces négociations ont bloqué le dossier. Il faut maintenant que nous planifions la suite. Nous entrons dans le concret" .
Des arguments qui ne convainquent pas
De son côté, le Conseil d'Etat prend acte, tout en regrettant le départ de l'entreprise. " Les arguments mis en avant par Shire ne résistent pas à une analyse objective et approfondie ", relevaient les conseillers d'Etat. Shire a essentiellement justifié le déplacement à Zoug au travers de deux arguments: meilleures connexions aériennes avec Boston et Philadelphie et bassin de recrutement plus large entre Zoug et Zurich, avec des temps de recrutement courts. Ces arguments n'ont pas convaincu le Conseil d'Etat, d'autant moins que le Dr Benoît Dubuis, président de Bioalps, entreprise spécialisée en sciences de la vie dans la région de Suisse occidentale, soutenu par les cantons et la Confédération, a démontré en tant qu'expert que le canton de Vaud et le bassin lémanique disposent d'avantages incontestables dans le domaine des sciences de la vie et continuent d'accueillir un nombre important de sièges internationaux de sociétés actives dans ce secteur (Medtronic, Ferring international, Merck Serono, Alexion....) Dans le canton, le domaine des sciences de la vie regroupe 170 entreprises pour 7000 emplois.
Sollicité par le Conseil d'Etat, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, chef du Département fédéral de l'économie, de la formation et de la recherche, a accepté d'apporter sa médiation et s'est notamment entretenu avec le directeur de Shire, Flemming Ornskov. Une nouvelle rencontre était prévue cette fin de semaine entre Shire, le Canton et M. Schneider-Ammann. Mais la signature de l'accord entre la direction et les employés a mis fin à la consultation, rendant du même coup vains les efforts consacrés par le gouvernement vaudois en vue de préserver le site d'Eysins.
Le syndicat Unia n'a pas participé à ces négociations, car il ne s'estime pas représentatif des employés.
La réorganisation des opérations de la société en Suisse s'inscrit dans le cadre du programme "One Shire". Mis en oeuvre dans le monde entier, ce programme vise à simplifier le fonctionnement de l'entreprise et à optimiser son positionnement afin de soutenir sa stratégie et sa croissance. Elle a pour objectif de devenir le chef de file des sociétés biopharmaceutiques spécialisées. " La société Shire est consciente que ces changements ne seront pas aisés pour le personnel et mettra tout en oeuvre pour aider les employés et leur famille ", conclut la porte-parole.