Des inconnus se servent dans les carreaux.
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Ras-le-bol, ou plutôt ras-le-râteau! Irma Schneeberger, présidente de l'association des Jardins familiaux de Gland, est fort irritée. Pour la troisième fois cette année, des inconnus ont forcé la cabane de l'association, abîmé les serrures et cadenas de plusieurs coffres abritant des outils appartenant à des membres de l'association et semé le désordre à l'intérieur du pavillon commun.
" En février, deux fois en quatre jours, nous avons eu de la visite nocturne" , relève la présidente de l'association. En février, ces inconnus s'étaient servis de diverses boissons, avaient mangé des olives en laissant au sol tous les noyaux, et mangé les quelques biscuits que nous gardions dans ce local. Comme ils avaient également allumé des bougies, nous avons décidé de vider ce local et de n'y laisser que le strict minimum, non seulement par crainte qu'ils y boutent le feu, mais aussi parce que nous en avons marre de nous faire voler ", s'insurge-t-elle.
Les inconnus n'ont pas mis la main sur les bouteilles
Dans la nuit de lundi à mardi, une nouvelle fois, des inconnus ont forcé la porte du local commun. Pourtant, deux gros cadenas sont censés en empêcher l'accès. Au moyen d'un outil ou d'un pied-de-biche, ils ont réussi à ouvrir la porte et pénétrer dans le local. Une chaise longue et une couverture étaient installés sous le couvert, laissant à penser que les inconnus sont restés pour la nuit. Mais ils n'ont rien bu, ni volé les quelques bouteilles de vin ou de bière stockées occasionnellement dans les coffres. Mais cet épisode est celui de trop. La présidente de l'association a déposé plainte.
Alors qu'elle nous montre les dégâts, soudain la présidente découvre un marteau de charpentier. Peut-être est-ce là l'outil qui a servi à forcer la porte? Une des voisines apporte à son tour une paire de gants en laine retrouvée dans son compost! " Je ne sais pas ce que la police va faire , se demande-t-elle. En tous les cas, si les coupables sont arrêtés, nous irons jusqu'au bout parce qu'il y en a marre!", clame la pétillante présidente. A ses côtés, Marie-Françoise Soeur, secrétaire de l'association, opine du chef. " Souvent, des inconnus viennent se servir de plantons ou de légumes. Mais là, cette année, c'est la troisième fois qu'ils s'en prennent au matériel. Et quand ils n'arrivent pas à ouvrir les coffres, ils les forcent et les cassent. C'est vraiment rageant, plus que réellement gênant. C'est un manque de respect qui irrite ", se fâche-t-elle.
Dans ces petits jardins, ils sont 165 à se partager les 150 parcelles mises à disposition par la commune. Pour 35 francs par an, ces jardiniers peuvent bêcher, biner, semer, gratouiller la terre, tout en remplissant le frigo et ainsi déguster le fruit d'un travail qui les détend et les rend fiers.
Un espace entièrement voué aux cultures
Contrairement à ce que l'on peut voir dans certaines communes, ici nul petit chalet à l'horizon. C'est un espace qui est totalement dédié aux choux, herbettes, fleurs et légumes de saison. Pas de quoi s'enrichir, juste de quoi passer du bon temps entre passionnés. Et ils souhaitent pouvoir continuer longtemps à profiter de ce loisir, sans avoir à boucler leurs affaires dans des coffres-forts!