Quinze mois de prison ferme pour un cambrioleur roumain.
Regard de chien battu, on lui aurait presque donné le Bon Dieu sans confession à ce ressortissant roumain, coupable de plusieurs cambriolages et tentatives de vol à Cossonay et dans la région de Charmey. Devant les juges du Tribunal correctionnel de l'arrondissement de La Côte, vendredi matin, il s'est repenti de ses actes, écrasant une larme en déclarant, en roumain: "Après sept mois de cauchemar en prison, je ne veux plus jamais passer par là, je veux débuter une nouvelle vie correcte et droite. J'ai puni ma famille plus que moi-même."
Cet élan de sincérité n'a pourtant convaincu ni le Tribunal ni le Ministère public, car le prévenu, en audience, a donné la preuve que ses paroles n'étaient pas dignes de crédit. Il a juré n'avoir pas pris connaissance d'une ordonnance du Ministère public neuchâtelois le concernant. Or, après une suspension d'audience, le document, muni de sa signature, lui était présenté. Les juges neuchâtelois l'avaient condamné à une peine privative de liberté de six mois, assortie d'un sursis de deux ans, pour des faits similaires. Deux mois plus tard, il récidivait à Cossonay et dans le canton de Fribourg. Ses mensonges et la récidive n'ont évidemment pas plaidé en sa faveur.
Les juges l'ont ainsi condamné à 15 mois de prison ferme pour vol et tentative de vol, violation de domicile et dommages à la propriété et ont révoqué le sursis de six mois prononcé à Neuchâtel.
Le ressortissant roumain qui, en outre, a pénétré et séjourné illégalement en Suisse, a, en compagnie de deux comparses, cambriolé en 2013 un kiosque à Cossonay, une boulangerie à Jaun et une pharmacie à Charmey - dans ce dernier cas, sans rien emporter. Leur butin s'élevait à près de 20 000 francs.
Un seul véhicule pour de multiples délits
Dans son réquisitoire, le procureur Denis Mathey a été impitoyable: "Ce cas illustre ce qui charge nos semaines de service: ces personnes viennent en Suisse pour profiter de la prospérité du pays et faire leur shopping. C'est un parasitage insupportable. Le Ministère public ne peut pas tolérer cela. Il faut que ces malfrats sachent que ce genre d'agissements est puni en Suisse. Je souhaite que la peine soit exemplaire." Le procureur avait requis 16 mois ferme de peine privative de liberté et la révocation du sursis.
Denis Mathey n'a pas retenu le vol par métier, même s'il est plus que vraisemblable que le Roumain faisait partie d'une bande. Le véhicule avec lequel lui et ses comparses ont commis leurs délits est impliqué dans toute une série d'infractions. La voiture était parquée quelque part en Suisse romande et utilisée au gré des besoins. Aujourd'hui le véhicule a été mis hors d'état de nuire.