La Municipalité de Nyon a choisi Lionel Gauthier, géographe de 32 ans, pour diriger l'établissement qui fête cette année son soixantième anniversaire.
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A première vue, Lionel Gauthier donne l'image d'un jeune homme décontracté. "J'ai l'habitude de mettre les mains dans les poches", dit-il en posant pour la photo. Décontracté, certes, mais dilettante certainement pas. A 32 ans, celui qui vient d'être nommé par la Municipalité conservateur du Musée du Léman, après quatre séries de tests et d'entretiens, a déjà un parcours professionnel enviable puisqu'il est l'actuel directeur de la Médiathèque Valais - Martigny, à la tête d'une équipe d'une trentaine de personnes, plus importante que celle de Nyon qui compte une dizaine de collaborateurs. " Ç a me fait mal au coeur de partir du Valais, mais j'éprouve un immense bonheur à travailler au Musée du Léman", assure celui qui sera le capitaine de cet établissement à compter du 1 er septembre.
Postuler: une évidence
Quand il a eu vent de l'appel à candidature, ce Genevois, qui va prochainement devenir papa pour la deuxième fois, n'a pas hésité une seconde. C'était une évidence de postuler explique-t-il. "Je suis né à côté du Léman, j'ai grandi en le regardant, j'ai un amour profond pour ce lac" , affirme-t-il. C'est comme ça, même s'il n'est pas navigateur, ni plongeur, mais plutôt à ranger dans la catégorie des contemplatifs. Pour ce titulaire d'un doctorat ès sciences économiques et sociales, mention géographie, décroché à l'université de Genève, le Léman doit s'intégrer dans une globalité. "C'est rare, un musée qui sert de pont entre les sciences naturelles et humaines. Pour moi, il est vraiment au service des citoyens, il n'est pas élitiste et offre différentes grilles de lecture" , dit-il en saluant le travail de la précédente conservatrice Carine Bertola qui a su ancrer cette thématique lacustre à Nyon.
Et il entend inscrire son travail dans ce sillage, le lac étant une source d'inspiration inépuisable: de nombreux sujets peuvent encore être explorés, développe-t-il, notamment parce que le musée nyonnais est le seul, sur les deux rives, à se pencher sur le passé, le présent et l'avenir du plan d'eau. L'avenir justement, c'est aussi un beau challenge qui l'attend avec le projet d'extension du musée qui laisse entrevoir des possibilités importantes (lire encadré). Un agrandissement qui s'inscrira dans un contexte très concurrentiel avec les prochaines ouvertures d'Aquatis à Lausanne et de la maison de la rivière à Tolochenaz. Un défi qui ne lui fait pas peur, insistant sur la rareté des expositions proposées, dans un lieu qu'il qualifie de majestueux. "Ce musée est un bijou" , aime-t-il répéter.
Quand on demande à Lionel Gauthier ce qui a pu séduire dans son curriculum vitae, il répond d'emblée en éclatant de rire: "Certainement pas mon âge!" Deux atouts ont, selon lui, davantage joué en sa faveur: son côté créatif et inventif et, de l'autre, sa rigueur et un sens de l'organisation qu'il a démontrés en Valais.
Passionné de musique
Des facettes de sa personnalité qu'il a déjà pu exprimer à Nyon: passionné de musique, il s'est produit une fois sur la place du Château, au cours de la décennie précédente, pour la fête du même nom, avec son groupe Recto Verso. Auteur des textes des chansons et s'occupant de la logistique, il a été l'un des piliers de cette formation pendant onze ans. Depuis la place du Château, il avait alors pour horizon un bout de lac. Aujourd'hui, à Rive, il va devoir entretenir la légende du plan d'eau. Un autre défi qu'il s'apprête à relever en évitant les fausses notes.
MARIE-CHRISTINE FERT