Pourtant programmé en tout début de soirée (17h15), le concert de Mokoomba a attiré la foule hier au Dôme sous une chaleur étouffante. Mathias Muzaza et son équipe n'ont pas été avare en énergie dépensée sur scène. Commencée devant un public clairsemé et calme, la prestation a rapidement - dès le deuxième titre - attiré un public éclectique, séduit par le timbre de voix du chanteur mais surtout par des musiciens et choristes enchanteurs.
La présence scénique des neuf acolytes a fait forte impression pour la seconde fois en deux jours, après un premier concert réussi mardi. Entre danses et chansons où les instruments se retrouvaient remplacés par des choeurs, la formation du Zimbabwe a fait honneur à son invitation au Village du monde, dont le thème est l'Océan Indien. Les textes engagés alternaient avec des titres plus festifs, le public en profitant pour danser, comme souvent sous le Dôme.
Une voix pour se faire entendre
Si leurs chansons sentent l'Afrique, le groupe tient à préciser qu'il s'inspire de toutes les cultures. Les pantalons slim de la plupart des membres de Mokoomba sont là pour le prouver. C'est que, comme le signale "Le Temps" de mardi, le groupe cherche à se faire entendre depuis sa minuscule zone frontière, perchée entre la Zambie, l'Angola et le Botswana.
Dans la langue minoritaire du tonga, mélangé parfois à de l'anglais, les voix de Mokoomba ont surpris hier par leur justesse et leur émotion. Quant aux trois spécialistes des instruments à vent, engagés peut-être pour l'occasion, ils ont apporté une touche de jazz intéressante pour le style de musique.
C'est sous une ovation que le groupe a quitté les planches de la plaine de l'Asse. Une jolie confirmation pour l'un des groupes les plus attendus de la semaine au Dôme. Reste à savoir ce que Mokoomba peut valoir sur une scène encore plus grande. / LMO