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Asaf Avidan, la fragilité est sa force

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Les festivaliers se sont bousculés devant la nouvelle scène, engendrant quelques frustrations.

contessa@lacote.ch

D'abord il a fallu jouer des coudes pour se faire une place devant la scène des Arches. Ce sera à gauche, dans la descente, histoire de voir entre deux têtes le grand écran. Coincée entre le Balcon et le flot ininterrompu de festivaliers qui, dans un sens, allaient au bar se chercher une bière et dans l'autre repartaient car c'était l'heure de manger, la festivalière lambda qui venait juste écouter le concert d'Asaf Avidan n'était pas dans le coup, trop loin et pas dans l'ambiance pour se sentir réellement concernée. Mais avec l'envie de le revoir sur scène dans de meilleures conditions. La nouvelle scène des Arches n'a que peu réglé les problèmes du Chapiteau: le public continue à être entassé non pas sous un toit, mais sous les étoiles, et le Balcon, réservé aux porteurs de badge, occupe trop d'espace.

Mais revenons au concert. "Il a une voix de femme" répète ma voisine entre deux SMS. Oui, une voix aisément reconnaissable, qui fait un peu penser à Eartha Kitt, la chanteuse, auteur du tube "Where is my man" dans les années 80, mais on la compare habituellement à Janis Joplin, Jeffe Buckley ou encore Robert Plant. "Pousser ma voix vers l'aigu, c'est comme me scarifier et cette sensation m'a fait du bien, m'a fait ressentir physiquement la douleur et m'a permis de la traverser", confiait-il récemment à "Libération".

Asaf Avidan est la révélation de ce début d'année. Il aurait parfaitement eu sa place sur la Grande Scène.

Longiligne, une crête sur la tête, une androgynie assumée, il est l'homme du tube "Reckoning Song" qui l'a fait connaître. Tout le monde attendait et tout le monde voulait chanter le refrain "One day baby, we'll be old /Oh baby, we'll be old /And think of all the stories that we could have told."

Transcender

Malgré quelques supplications, Asaf Avidan n'a rien lâché. il a poursuivi son concert comme il l'avait prévu car ce n'était pas le bon moment. Il fallait attendre. Patience. La voix plaintive d'Asaf rappelle combien la vie peut être désespérément belle. Belle à mourir, cette fin inéluctable qui donne tout son sens à l'existence. Il le sait bien, à 21 ans, un cancer lymphatique a failli l'emporter, il connaît la fragilité des choses. "Ma vie est comme une plaie que je gratte pour mieux saigner" chante-t-il. Il chante avec un certain désespoir, transcendant la douleur, la perte et la crainte d'être seul.


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