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Le besoin impérieux de baptiser son bateau pour lui donner une âme

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Faut-il vraiment donner un nom à son navire, petit ou grand? Non, mais gare aux superstitions.

Non, il n'y a légalement aucune obligation de donner un nom à son bateau, parole du Service des automobiles et de la navigation (SAN). Une immatriculation suffit. D'ailleurs, une bonne moitié des navires du Léman, bien qu'il soit impossible de le vérifier totalement, n'a pas été baptisée. Pourtant, gare au bateau sans nom, qui pourrait finir par couler au moindre vent contraire. C'est tout du moins ce que semble indiquer la tradition maritime, lacustre et fluviale. "En 1300, tous les bateaux portaient déjà un nom. Et je dis 1300 parce que c'est de cette période qu'on retrouve les plus vieux écrits" , relate Jean-Paul Sartorio, constructeur de bateau à Nyon, puis à Mies.

Reste encore à savoir quel nom donner à sa barque. Il y a bien sûr les contractions de plusieurs prénoms, souvent ceux des enfants. Comme ce "Silomi", provenant de Simon, Louis et Michel. Mais les petites maladresses arrivent également. "Je me souviens de celui qu'on appelait le "Carlov", le Russe. Son propriétaire voulait l'appeler "Carlou" , de Carlo et Louis. Mais la dernière lettre était mal dessinée, le "U" était devenu un "V" , raconte Jean-Paul Sartorio. On trouve également des références à l'astronomie. Sirius, Véga ou Némésis, références stellaires. Ou les planètes, bien évidemment: Neptune, Uranus, Saturne, Jupiter. Qui se confondent également avec la mythologie gréco-romaine. Les cours d'eau, bien sûr: la Venoge (l'une des plus usitées), le Rhône. Les lieux-dits, dont les villes, particulièrement prisés par la CGN: Vevey, Montreux, Coppet. Comme les régions plus larges: Savoie, Simplon, Valais, Léman. Sans oublier les noms de personnalités, souvent historiques: le porte-avions De Gaulle en France, ou le Queen Elisabeth. Sur le Léman, le Général-Guisan ou le Henry-Dunant.

"Débaptiser"

Peut-on toutefois donner des noms plus "osés"? "Personne n'imaginerait une seule seconde appeler son nouveau bateau "Titanic" , lance Pascal Nicoud, patron de la noble confrérie des Pirates de Rives, à Nyon. Et un éventuel navire nommé le "Alain Morisod"? "Ah, elle est bonne celle-là" , rétorque Jean-Paul Sartorio.

Reste pourtant un autre écueil à éviter: débaptiser son bateau. Pour ce faire, il faudrait "couper le serpent" plusieurs fois. A savoir tourner en rond avec sa barque débaptisée et "couper" à travers les vagues produites. Il y a une quinzaine d'années, les Pirates de Rive accueillaient "L'étoile de Léman" après leur "Nyolue". Un bateau déjà existant qu'on n'a pas souhaité renommer. Hélas, malgré le respect des traditions, celui-ci a tout de même fini par couler. RH


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