Rencontre avec ceux qui font le Far à travers une série de portraits. Aujourd'hui, Charlotte Nagel, figurante dans le spectacle d'ouverture de cette 30 e édition.
Chez Charlotte Nagel, ce ne sont pas les années d'expérience au Far qui importent mais l'intensité de ce qu'elle a vécu. La jeune comédienne lausannoise raconte son souvenir le plus marquant qui remonte à l'année dernière. "J'ai participé au spectacle de Ivo Dimchev (ndlr: l'artiste bulgare invitait les spectateurs à se produire sur scène dans "P Project"). J'avais dansé sur scène... Et, plus tard, j'ai dormi sur le matelas du spectacle, sur le plateau." Cette histoire n'est pas une simple anecdote pour la jeune actrice, puisque, selon elle, cette frontière poreuse entre réalité et fiction est bien la marque du Festival des arts vivants nyonnais.
Intense, donc, les expériences de cette Lausannoise de 26 ans au Far. Cette année, Charlotte Nagel faisait partie des acteurs volontaires du spectacle d'ouverture "Parade et par amour", mis en scène par le chorégraphe suisse Marco Berrettini.
Pour cette actrice qui se forme sur le tas, les rencontres avec les artistes font aussi l'intérêt du Far. "Ce projet s'est fait très rapidement et avec peu de moyens. Par ricochet, ce spectacle a été déterminant dans mon parcours." Sur scène, la jeune femme n'a pas mis en avant son souvenir du Far mais considère qu'elle a participé à une expérience collective très enrichissante. Et elle a pris du plaisir à découvrir le travail du chorégraphe et sa façon d'appréhender le challenge théâtral "Je me suis sentie surtout observatrice..."
Charlotte Nagel est une habituée des projets participatifs du Far. L'an passé, elle est aussi apparue dans "Spring Rolle", du Français Jonathan Capdevielle, où elle avait découvert avec plaisir l'Ile de la Harpe. Le Far est donc aussi synonyme de découverte de nouveaux lieux, pour elle: elle était partie dans le Jura avec les Fondateurs, l'année dernière, par exemple.
Encore auparavant, elle a travaillé comme bénévole au bar et aux entrées du festival. "Le réseau se fait comme ça. C'est en rencontrant les gens que l'on se retrouve dans des projets intéressants..."
Pour Charlotte Nagel, le thème de cette année, la parade, résonne comme une fête, c'est ce que représente le Far à ses yeux. "On se retrouve à un endroit qui n'existe qu'à ce moment-là, puis qui disparaît..." CECILE GAVLAK