Dans le quartier des Tines et du Boiron, le cadencement au quart d'heure, prévu en décembre, irrite déjà des habitants.
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Difficile de l'ignorer compte tenu de la transformation des principales routes de Nyon: le 14 décembre prochain, la ville disposera d'un réseau de bus au quart d'heure, tout beau, tout neuf. Sauf que de nouvelles critiques sont adressées à la Municipalité. Après les dérapages budgétaires générés par ce dispositif qui ont fait crisser des élus (La Côte du 25 juin), cette fois-ci, c'est dans le quartier des Tines et du Boiron que le mécontentement se fait entendre. Un axe de circulation qui sera stratégique, permettant de relier plus facilement la gare, Terre-Bonne et les communes avoisinantes.
"Je ne crois pas un seul instant que des ingénieurs, techniciens ou même des responsables des Transports publics de la région nyonnaise (TPN) se soient déplacés à la route du Boiron ou au chemin des Tines en voiture, pour expérimenter un croisement avec un bus! Car ils s'en souviendraient, et leur bon sens leur aurait montré qu'il n'était pas envisageable de doubler le trafic des bus sur ces deux routes étroites et sinueuses." En faisant ce commentaire très sévère, lundi soir, lors du Conseil communal de Nyon, Béatrice Enggist, élue UDC, a, explique-t-elle, voulu relayer l'inquiétude grandissante des habitants. Présidente de la toute nouvelle association Tines/Boiron dénommée Atibo, elle redoute une dégradation de la qualité de vie des résidents et critique, notamment, le déplacement de l'arrêt de bus de la route du Boiron sur le chemin des Tines. Selon ses calculs, un bus passera toute les sept minutes, "la plupart du temps à moitié vide" , et traversera une zone de rencontre, appréciée des jeunes, avec les enfants d'une crèche à proximité.
Des horaires adaptés
Directement visée par ces critiques, la municipale en charge de la mobilité, Elisabeth Ruey-Ray déclare comprendre les appréhensions de Béatrice Enggist. Mais préfère mettre en avant les avantages pour les habitants, notamment deux fois plus de transports publics pour rejoindre le centre-ville. Elle rappelle aussi que ce réseau est destiné à répondre au développement de la ville, qui passera forcément par le quartier des Tines-Boiron, jusqu'à présent davantage protégé que d'autres secteurs de Nyon. La municipale mentionne notamment le projet d'EMS (voir La Côte de mercredi). "Les personnes âgées seront certainement très contentes d'avoir un arrêt de bus à proximité" , note-t-elle.
Concernant les critiques sur le croisement des bus, Elisabeth Ruey-Ray assure que tout a été étudié dans les détails avec des horaires adaptés pour éviter des situations délicates. "Nous avons fait des exercices à blanc" , affirme-t-elle.
"Notre objectif est de permettre à tous les Nyonnais de faire au maximum 300 mètres pour trouver un arrêt de bus ", insiste-t-elle. Alors bien sûr, le 14 décembre, elle n'exclut pas des couacs. Et pas seulement dans ce quartier. "Il faudra peut-être faire preuve d'un peu de patience" , ajoute-t-elle. Mais pas question de changer les parcours, de modifier le réseau. "Tout a été discuté et voté au Conseil communal" , conclut avec fermeté la municipale qui n'a pas été ménagée par les critiques tout au long de l'examen de ce dossier. MCF