Auparavant, les personnes âgées souffrant de problèmes psychiatriques étaient hospitalisées à Gimel.
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Depuis 1998, les personnes âgées qui souffraient d'un problème psychiatrique étaient hospitalisées à la Rosière, à Gimel; l'EMS avait réservé un étage (20 lits) pour accueillir les patients, les soigner et les stabiliser. Les adultes, de 18 à 65 ans, étaient, eux, pris en charge par l'hôpital de Prangins. Cette répartition s'est révélée une solution provisoire, d'autant plus que les deux sites nécessitaient des rénovations lourdes en raison de leur vétusté. Dès 1999 s'est imposée l'idée de réunir à Prangins, sur un même lieu, adultes et seniors, pour des questions aussi d'intégration et de synergies médicales.
L'idée a fait lentement son chemin et, en 2003, le Grand Conseil octroyait un premier crédit d'études - 860 000 francs - pour le projet architectural, finalisé en 2007 par un crédit de construction de 18,6 millions voté par les députés vaudois. Une année plus tard, les travaux de construction du bâtiment Hêtre débutaient. Mardi, il était inauguré, en présence notamment de Pierre-Yves Maillard, conseiller d'Etat en charge de la santé qui dans son discours a dit qu'il se précipitait "aux inaugurations d'hôpital tant les procédures ont tendance à s'allonger", faisant référence au retard qu'avait pris la construction du nouvel Hôpital Riviera-Chablais à Rennaz.
Que s'est-il passé entre 2008 et 2014, date de l'inauguration? En réalité, le nouvel immeuble est prêt depuis 2011, mais il a d'abord accueilli la division adulte psychiatrique, soit 32 lits, le temps que le vieux bâtiment "Eglantine" soit transformé et rénové. Une fois l'opération terminée, la maison sécurisée sur quatre niveaux a reçu ses premiers patients à partir du mois de novembre 2013.
Des courts séjours
En provenance de leur domicile ou d'un EMS, les aînés sont hospitalisés sur demande d'un médecin. La durée moyenne d'un séjour est d'environ 40 jours. Le temps pour l'équipe soignante d'évaluer la personne, de poser un diagnostic et de proposer des solutions pour la suite. L'histoire de chaque patient est personnelle et unique. "Pour la suite, nous pouvons proposer un retour à domicile encadré par le centre médico-social, un centre d'accueil ou un placement en EMS, la prise en charge est tant médicale que sociale , assure Catherine Le Thiesse. L'infirmière cheffe, responsable de l'unité Hêtre, est ravie de travailler désormais à Prangins. Il y a davantage d'espace, avant nous vivions sur un étage fermé, c'est plus lumineux et les patients sont moins agités."
Ces deux unités de psychiatrie - adultes et personnes âgées - ont comme objectif d'être des lieux de transition. Le patient doit suffisamment se plaire pour se sentir mieux et avoir un projet de vie, mais pas trop tout de même puisque le séjour à Prangins est temporaire. " Certains patients se plaisent ici et souhaiteraient y rester", confie une infirmière. Qui met également le doigt sur un autre problème: dans le canton de Vaud, il manque de lits en psycho-gériatrie. L'attente est parfois longue, d'où les séjours qui se prolongent.
Actuellement, un escalier dans une cage en verre relie les secteurs adultes et aînés. Les interactions commencent progressivement. Un patio, transformé en jardin potager, permet aux uns et aux autres de se rencontrer, comme sur une place de village, comme entre voisins.
Dans l'atelier jardinage, les aînés préparent des semis, mettent la main dans la terre. Plus tard, les semis sont replantés, arrosés par d'autres jardiniers. Au gré des promenades, les patients, seuls ou accompagnés par leur ergothérapeute, cueil-lent une fraise et croquent une tomate cerise au gré des saisons et des envies.