Les organisateurs de la manifestation s'interrogent.
Bien que complètement transformée depuis la naissance de cette manifestation, la salle communale de Chéserex a accueilli samedi sa quarantième soirée de jazz traditionnel et hier un repas en musique pour célébrer cet anniversaire. Quelque 240 spectateurs ont assisté aux trois concerts samedi soir tandis que le repas a fait le plein, avec 120 convives. L'occasion était belle de se remémorer les belles années de cette manifestation phare pour les amateurs de "vieux" jazz de la région.
Des idoles et du whisky
"C'est incroyable d'avoir pu ainsi faire venir les musiciens qui nous faisaient danser sur disque quand nous étions jeunes" , relevait Yvette Leyvraz, longtemps membre du comité de ce qui s'appelait le Festival de jazz traditionnel de Chéserex. Quant aux messieurs présents, ils se souviennent surtout des folles ambiances qui entouraient les concerts. "Avant rénovation, on plaçait davantage de monde dans la salle et, surtout, nous dressions le bar à l'extérieur, sous cantine. Et là, cela se prolongeait jusqu'au petit matin" , se souvient Michel Dugrandpraz, bénévole de la première heure.
A la création du festival, l'offre de spectacles dans notre région était bien moindre qu'aujourd'hui, les cachets étaient encore abordables voire négociables et les recettes du bar incluaient aussi la vente d'alcool fort - le whisky étant particulièrement prisé avec le jazz -, ce qui n'est plus autorisé aujourd'hui.
Si l'affluence de cette 40 e édition a connu un petit sursaut pour remonter à 240 spectateurs, cela n'empêche pas la tendance de s'inscrire à la baisse. "Nous avons bien essayé d'intéresser des jeunes, mais ce style de musique ne semble plus les tenter" , relève Fabienne Monnaert-Chambaz, l'une des benjamines du comité d'organisation. Et il est vrai que l'assistance du week-end était dominée par les cheveux blancs. En outre, la participation des villageois n'est plus forcément garantie, même si pour cette édition anniversaire, ils se sont déplacés en plus grand nombre.
Appel à la rescousse
Tous ces constats conduisent le comité - renforcé à treize personnes cette année contre quatre les précédentes - à s'interroger sur la poursuite de la manifestation. Entre deux orchestres, le président Pascal Steimer n'a pas hésité à appeler à l'aide samedi soir. Parmi les quatre fidèles organisateurs, plusieurs songent à se retirer. "S'il n'y a pas de sang neuf dans cette manifestation, celle-ci risque de disparaître" , a-t-il déclaré en substance. "Quarante ans, c'est déjà une belle aventure. Qui eût cru au début qu'elle perdurerait si longtemps?" La balle est donc maintenant chez les amateurs de jazz prêts à s'investir au pied de la Dôle...