L e groupe suisse entre folk, pop et électro, vient à l'Usine à gaz.
Elephanz, Metropolitan Parc (en première partie), DJ Saiko
Vendredi 28 novembre, 21h30 (portes 21h). Usine à gaz, Nyon.
www.usineagaz.ch
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Après une tournée outre-Atlantique, le trio d'électro-pop de la région de Genève compte faire ses preuves à Londres. Pour ceux qui souhaitent vérifier leur préparation, ils seront en concert ce vendredi à l'Usine à gaz, en première partie d'Elephanz. Metropolitan Parc est un trio originellement constitué de Daniel à la batterie, de Lola au chant et aux machines et de Michael au chant et au clavier. Pour les concerts, ils sont rejoints par Martin aux percussions. Depuis cinq ans, ce groupe a fait ses armes entre Genève, Nyon et Lausanne. On a pu les entendre notamment lors de la dernière édition des Hivernales. Il y a deux ans, ils avaient pris la décision d'exporter leur musique. Entretien avec le batteur du groupe autour de ce choix de carrière qui a permis au groupe de grandir.
Votre premier disque, sorti l'année passée, a été enregistré à Los Angeles, et il a été entièrement financé grâce à vos auditeurs, via le mode de financement participatif du "crowdfunding". Comment expliquez-vous la facilité rencontrée pour atteindre votre objectif?
Il faut remonter à avril 2012, quand nous sommes partis en voyage pour dix mois, pour Montréal, Toronto, New York, et la Nouvelle-Zélande. Notre but premier était d'acquérir une maturité musicale, rencontrer des groupes locaux qui jouent la même musique que nous, mais en mieux, et comprendre leurs méthodes de travail. En plus de vivre la musique à fond pendant dix mois et de jouer à tous ces endroits qui nous ont toujours fait rêver, le voyage nous a permis de trouver notre public, au travers de nombreux concerts. Pour financer l'album, on a proposé des cadeaux, comme une vieille guitare sur laquelle on composait, ou encore des concerts dans les salons des gens, en échange de certaines sommes. Et le tour était joué. Ça a été une manière ludique de faire notre premier album, chose qui n'aurait pas pu se dérouler ici: en Suisse, on met soi-même de l'argent dans un disque, ou alors on compte sur un label. Nous essayons d'être le plus indépendants possible, ce qui signifie être proche des personnes qui nous suivent.
Avez-vous ressenti d'autres différences en comparaison avec le monde musical suisse?
Lorsqu'on se confrontait au public outre-Atlantique, qui ne nous connaissait pas, on s'est pris quelques claques face à des personnes qui n'aimaient pas notre musique, et qui nous le disaient. Ça nous a aussi permis de nous rendre compte de certaines spécificités du public suisse. Il fait en général très attention à la musique, et apporte de très bons retours, ce qui permet de faire réfléchir et d'avancer. On a aussi remarqué que ça peut être un plus d'être un petit groupe franco-suisse en tournée aux Etats-Unis. Ça éveille la curiosité des gens.
Au niveau de votre carrière, qu'est ce que ça vous a apporté?
Il était nécessaire de sortir du confort de la maison. On a même dû faire face à des salles vides. Je suis persuadé que n'importe quel petit groupe peut grandir s'il s'exporte. En tout cas, nous avons beaucoup joué et travaillé. Et puis, de fil en aiguille, on nous proposait des plans. Nous avions bien entendu organisé une partie des concerts avant de partir, mais le gros travail s'est fait sur place, et la plupart des choses se sont organisées au dernier moment, comme par exemple l'enregistrement de l'album.
Vous êtes revenus, depuis; n'est-ce pas difficile de rester sur place?
Je suis installé depuis janvier à Londres, et les autres membres du groupe vont peu à peu me rejoindre. Là aussi, nous souhaitons découvrir cette culture musicale complètement différente de la nôtre, dans laquelle les groupes sont innombrables, compétitifs, mal payés et mal traités. On veut essayer de survivre dans cette jungle où il y a peu de promoteurs et beaucoup de bons groupes. C'est aussi une case à cocher dans le CV d'un groupe.
Et en dehors de la musique, vous vous en sortez comment?
Chacun d'entre nous mène ses activités de son côté, même si on est un groupe très soudé en dehors de la musique. Lola fait du cinéma, Michael se concentre sur un autre projet musical, et moi je travaille dans l'industrie de la musique.